Au Marché de la poésie, en juin 2018, j’ai trouvé ce livre de Patricia Castex Menier, dans lequel les poèmes sont accompagnés de dessins d’Élisabeth Brainos. La collection (où est aussi édité le livre de Daniel Biga présenté ici, dans ce blog) offre une ouverture particulière : le livre se déplie et se présente sur trois pages, forme qui est très bien adaptée à la lecture des Instantanés de Patricia Castex-Menier : « Tout tient dans la venue ». Chaque page est attention, chaque page est découverte. De même qu’on « ignore / si c’est le même oiseau / qui chante le matin, le soir ». L’instant n’est donc pas ce qui fuit mais advient, « charriant tout », que je dois accueillir et dans lequel je trouve ce que je ne cherchais sans doute pas, que je ne savais pas mais, tamisé, qui laisse surgir les images faites des mots justes. Quand la couverture du livre est soulevée, on s’apprête à entendre le poème, court, simple, qui retournera au silence quand le livre sera replié, mais laissera ses traces « sur le plan d’eau du temps » intérieur, élargissant les ondes de l’attente.