[Critique série] SCREAM – Saison 1

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Partager la publication "[Critique série] SCREAM – Saison 1"

Titre original : Scream

Note:
Origine : États-Unis
Créateurs : Dan Dworkin, Jill E. Blotevogel, Jay Beattie
Réalisateurs : Brian Dannelly, Leigh Janiak, Jamie Travis, Tim Hunter, Julius Ramsay, Rodman Flender, Ti West
Distribution : Willa Fitzgerald, Bex Taylor-Klaus, Amadeus Serafini, John Karna, Connor Weil, Carlson Young, Tom Maden, Tracy Middendorf, Jason Wiles, Amelia Rose Blaire, Bobby Campo, Bryan Batt, Brianne Tju, Bella Thorne…
Genre : Épouvante/Horreur/Thriller
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch
:
La communauté de Lakewood semble être une petite bourgade américaine paisible. Mais lorsqu’une adolescente est sauvagement assassinée, les secrets des uns et des autres refont surface. Qui cherche à faire éclater au grand jour la vérité sournoisement cachée par les plus anciens ? Qui assassine d’innocents lycéens ? La peur et la paranoïa commencent à gagner du terrain…

La Critique de la saison 1 de Scream :

Quatre films (d’accord surtout le premier) et un masque iconique ont fait de Ghostface un monstre sacré du cinéma d’horreur hollywoodien. L’attrait de ce croquemitaine, contrairement à un Michael Myers ou à un Freddy Krueger, réside surtout dans le fait que son masque, aussi flippant soit-il, engendre un suspense indéniable quant à son identité. Longuement évoqué, le cinquième opus ne verra sans doute jamais le jour et ce, au bénéfice d’une adaptation au format série. Un choix intéressant sur la forme quand on voit le prix d’un billet de cinéma face au coût d’un abonnement à une plate-forme de vidéo à la demande, mais sur le fond, qu’en est-il réellement ?

Adaptation risquée

Adapter un slasher en série peut s’avérer risqué puisqu’il faut maintenir une certaine tension au fil des épisodes tout en faisant avancer l’histoire. Alors certes, bon nombre de films de genre peuvent déjà être considérés comme des épisodes de série : les plus célèbres d’entre eux, Halloween et Vendredi 13, comptent de nombreux long-métrages. Cependant, il s’agit de films racontant plusieurs histoires, or ici, le but est bel et bien d’étirer un fait dramatique sur toute une saison, au moins…
Le problème « adaptation » est donc de taille et les scénaristes en ont eu conscience. Ainsi, avec la série Scream, le sujet est abordé par les personnages eux-mêmes à travers une série de dialogues finalement très parodiques ; à l’image de ce qu’avait proposé Wes Craven et Kevin Williamson en 1997. L’un des personnages qualifie même l’héroïne de « star de la série ». Autre dialogue croustillant, le célèbre « je reviens tout de suite » proscrit par Randy dans le premier opus fait ici l’objet du même avertissement délivré cette fois-ci par Noah. Un clin-d’œil à tous les niveaux puisque le geek joué par John Karna rappelle fortement le fantasque employé du vidéoclub de Woodsboro. Enfin, on soulignera le caractère gore de la plupart des meurtres (d’un en particulier) nous rappelant une fois de plus aux bons souvenirs du premier long-métrage.

Au revoir Woodsboro, bienvenue à Lakewood

Si les clins-d’œil s’accumulent (petite localité meurtrie par une vieille histoire, personnages très semblables…), la série parvient tout de même à s’affranchir du matériel d’origine notamment par l’intermédiaire du masque du tueur qui a totalement été modifié. Un changement inhérent à une question de droits commerciaux mais qui toutefois à la série d’éviter trop de comparaisons inutiles. Elle porte le nom de la franchise cinématographique et s’en approche par bien des aspects, mais l’histoire est totalement indépendante. En effet, entre les années 1990 et 2010, les problèmes liés à l’adolescence ont bien sûr évolué. Les réseaux sociaux notament, ont pris le pouvoir à la tête d’une jeunesse incapable de lever le nez de son écran. Un phénomène de société ici surexploité puisque s’il est au centre du pilote, le sujet est réutilisé à mi-saison afin de relancer l’intérêt de la série. Un procédé un peu lourd sachant que la saison ne compte que 10 épisodes !

Le cliché comme fond de commerce

Si la qualité de la série ne saute pas aux yeux c’est donc à cause d’un certain nombre d’imperfections assez risibles, il faut bien l’avouer. On peut notamment pointer du doigt le casting qui a parfois tendance à surjouer (quand on ne bloque pas sur l’apparence de certains alors qu’ils sont censés n’avoir que 17 ans). Mais ce qui lui fait surtout défaut c’est le manque de surprises. En effet la grande difficulté dans ce genre de production, c’est de ne pas en dire trop dès le début. Eh bien, ici, c’est raté, car les clichés apparents chez les personnages nous invitent très rapidement à en rayer la plupart sur la liste des suspects. La jeune innocente, le geek, la marginale, les bourgeois, le nouveau, le sportif, tous les ingrédients d’un teen-movie indigeste sont malheureusement réunis…
En revanche l’identité du (des ?) tueurs se devine bien trop rapidement. En effet, on comprend très vite qu’il s’agit d’une histoire personnelle et à partir de là, on en déduit beaucoup de choses si bien qu’arrivé à l’épisode 8, tous les doutes sont levés quant à la tournure des événements. La musique et la construction des épisodes avec ce discours de Noah (bien souvent) relancent à chaque fois l’intérêt de la série, mais malheureusement, celui-ci s’épuise tout seul à cause de la stupidité des personnages. Comme c’est dommage…

En Bref…
Scream la série n’est évidemment pas à la hauteur du premier film, mais malgré bon nombre de carences scénaristiques, on assiste à un divertissement relativement agréable à suivre. Si beaucoup de choses paraissent totalement dénuées de sens, on suit tout de même l’évolution de l’intrigue et de ses personnages jusqu’à ce final très bancal et prévisible, mais qui ouvre clairement les portes à une suite. On espère tout de même que la saison 2 sera un meilleur prolongement à la série que le très moyen Scream 2 ne l’avait été à la franchise cinématographique…

@ Kevin Lefebvre

   Crédits photos : MTV/Netflix