Jack White – Live aux Nuits de Fourvière

Publié le 10 juillet 2018 par Touteouie @Toute_Ouie

Jack White - Live aux Nuits de Fourvière

Cet été nos concerts se suivent et ne se ressemblent décidemment pas. A part peut-être au niveau de la qualité. Au programme du dimanche 8 juillet : le dieu blues rock au look burtonien et à l'égo surdimenssionné. Tu l'as trouvé c'est le sieur Jack White bien évidemment ! Il y a bien que lui pour nous motiver à sortir ce jour-là, il faut être honnête. Grand bien nous a fait, d'ailleurs.

La première partie est assurée par They Call me Rico. Frédéric Pellerin, tout seul à la guitare et avec une grosse caisse vissée au pied. Le québécois, lyonnais d'adoption, nous confie qu'il avait payé sa place pour le concert avant de savoir qu'il était prévu sur l'affiche. Son plaisir se lit sur tous les traits de son visage ce qui est assez rapidement communicatif. Niveau musique, du blues, du rock et même du country. Une première partie qui colle plutôt bien à la deuxième.

Et dieu créa Jack White... ou l'inverse...

Après de longues minutes à épousseter le clavier et à nettoyer les 3 micros de Jack White - bah oui, dieu Jack ne se mêle pas avec le commun des mortels - le compte à rebours est lancé. On se demande s'il va oser chanter du White Stripes, du Raconteurs ou même du Dead Weather ce soir, ou si la setlist est purement White en solo... On a hâte de le (re)voir en vrai, et on a surtout hâte de ne pas avoir de portable nous bloquer la vue.

On déchante assez vite dès l'entrée en scène de Jacky pour les intimes. Des téléphones se lèvent. Et merde ! Enlevez vos portables bon sang de bon soir (oui on peut avoir un vocabulaire fleuri et surtout d'antan quand on nous cherche). Heureusement, ça aura été moins pire qu'à d'autres concerts mais tout de même. On vous dit qu'il aime pas ça, respectez-le !

Bref, le White, plus blanc que jamais, entre en scène et décoche un solo de guitare comme il sait en faire et comme il va en faire des dizaines dans la soirée. La rock star est là. Il se cache derrière ses cheveux filasses et ses yeux fermés pendant les premières minutes du concert. Les premiers accords de Over and over and over, le morceau le plus efficace de son dernier album Boarding house reach résonnent. Ah, on va sûrement ramasser nos premiers bleus (un peu maso ?)... et bien non. La fosse semble prise de court. Etrange ce public. Ou sommes-nous juste mal placé ? A gauche ça a l'air de secouer un peu plus, ceci dit. Et plus tard, on aura droit aux plus beaux slams de l'histoire du rock. Oui rien que ça !

Quoi qu'il en soit, devant nous se joue un concert tendu. White semble distant, comme s'il avait envie d'être ailleurs et pourtant il est bien présent. Il passe de micro en micro. Il enchaîne les solos qui ont l'air tous plus faciles les uns que les autres quand c'est lui qui les joue... Tout ça, sous les yeux de son groupe qui jette des regards dans sa direction dans l'attente d'un ordre ou d'une approbation de sa part. Et oui, Jack White c'est le boss. Ou le nouveau, parce que la place est encore prise pour le moment. Respect en tout cas.

Niveau setlist, on se demandait si le monsieur allait oser toucher à tout son répertoire. Et il ne se fait pas prier. Il y aura même un paquet de morceaux de White Stripes d'ailleurs (même Seven Nation Army qu'on n'attendait vraiment pas), un Steady as she goes des Raconteurs qui réveillera enfin la fosse - il était temps - et même du Dead Weather avec Cut like a Buffalo, une de nos préférées. Le dernier album est aussi très bien représenté ce soir et même si on l'avait déjà apprécié en studio, il prend une autre dimension en live. Les visuels se chargent d'habiller joliment le tout et le bleu électrique domine fièrement tous les décors jusqu'à cette magnifique guitare de Jack (dis, tu nous la donnes, dis, dis !).

Si le bonhomme ne laisse pas transparaître grand chose, il enchaîne les morceaux avec une précision folle pendant 2h. Au total 25 morceaux ce soir-là et c'est pas rien ! Et puis, on a eu l'impression qu'il esquissait un sourire devant la bataille de coussins qui se formait devant lui à la fin du show... Si on comprend le langage corporel de Jack, ça veut dire qu'il est content ? En tout cas, nous oui !

Photos : David James Swanson prises sur le site officiel. On met au défi vos téléphones portables de faire des photos pareilles... à bon entendeur...

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Setlist

Over and over and over
Dead leaves and the Dirty Ground (The White Stripes)
Corporation
Why walk a dog?
High ball stepper
I think I smell a rat (The White Stripes)
Hotel Yorba (The White Stripes)
Hypocritical Kiss
Broken boy soldier (The Raconteurs)
What's done is done
Freedom at 21
I cut like a buffalo (The Dead Weather)
Hello Operator (The White Stripes)
Ball and Biscuit (The White Stripes)
Get in the mind shaft
Respect Commander
That black bat licorice
Just one drink
We're going to be friends (The White Stripes)
You've got her in your pocket (The White Stripes)
Steady as she goes (The Raconteurs)

Rappel
I'm slowly turning into you (The White Stripes)
Connected by love
Ice station zebra
Seven Nation Army (The White Stripes)