L'un des derniers disques de l'ensemble Hespèrion XXI sous la Direction de Jordi Savall, met en évidence la singularité de la musique de la Cour Royale de France, à la frontière des XIIIème et XIVème siècles.
Jordi Savall et ses musiciens ont pris le parti d'alterner des danses, estampies de compositeurs anonymes avec des chansons de compositeurs attitrés du XIIIème siècle (comme Raimbaut de Vaqueiras).
Jordi Savall souligne que l'interprétation exacte de ces estampies et danses royales se transmettait par tradition orale et que le peu d'indications manuscrites qui sont parvenues jusqu'à reposent sur un système de notation musicale très sommaire. Jordi Savall et ses musiciens ont donc pris un certain nombre d'options (instrumentation, phrasés, tempos, structures rythmiques) qui sont forcément subjectives et nul de peut juger leur conformité avec les interprétations de l'époque.
La singularité de ces pièces réside également dans la sonorité, les timbres très typés de certains instruments propres à la période médiévale. La sonorité dominante est portée par les les vièles à cordes, les vielles à roue, les rebabs ou les chalemies.
Des 15 estampies et danses interprétées, je trouve que la 2ème Danse (plage 10) est la plus fascinante. Introduite par une ceterina d'amore, elle est vite ponctuée par la percussion pour introduire très vite un psalterium et un dulcimer qui font écho note par note à la ceterina. Cette musique vraiment envoutante s'inscrit complètement dans la tradition des musiques à structure circulaire, où l'on imagine des danseurs tournant sur eux-mêmes de façon enivrante tels des derviches tourneurs.
A découvrir pour explorer un monde musical à la fois familier et lointain.
Plus de détails sur le site classicnews.com et sur le site du label AliaVox.
Estampies et danses royales - Hespèrion XXI - Direction : Jordi Savall - label AliaVox.