Raphaël Imbert " Music is my Hope " en partage au Bal Blomet

Publié le 09 juillet 2018 par Assurbanipal

Jeudi 28 juin 2018. 20h30

Raphaël Imbert: saxophones, direction

Laure Imbert & Marion Rampal: chant

Pierre Durand & Thomas Weirich : guitares

Pierre-François Blanchard: piano, clavier électrique

Jean-Luc di Fraya : batterie

Le groupe arrive au fur et à mesure. Le pianiste joue seul sur scène. Un traditionnel revisité entre Blues et Country. Guitares et batterie s'ajoutent. Le saxophone alto enchaîne depuis la mezzanine. Raphaël Imbert descend, rejoint la scène en jouant. Le pianiste passe au clavier. Les chanteuses sont aussi belles à regarder qu'à écouter. Pas aussi irrésistibles que Brigitte Bardot et Jeanne Moreau dans " Viva Maria " de Louis Malle mais elles s'en approchent. Une douce tension s'est installée. Le clavier remplace la basse. Les chanteuses s'effacent et le jeu devient plus libre. Repères clairs des guitares et de la batterie, stridences des guitares et brames du saxophone. Alto et soprano joués en même temps, Raphaël Imbert disciple français de Rahsaan Roland Kirk. Retour au calme avec la chanson. En allemand. Original pour un Blues. La vibration dure jusqu'à s'éteindre.

Le groupe enchaîne. C'est pro. Le clavier remplace toujours la basse. Le batteur fait rouler le tempo sur les tambours. Un morceau tranquille à tendance hypnotique. Ca ondule sous le vent des guitares. Chanson française cette fois. Les deux enchanteuses jouent très bien les femmes fatales.

Concours de bruits entre les guitaristes. Distorsion, piège à sons. Ca ressemble à un Blues. Marion Rampal est la seule à chanter, en français et en anglais. Le sax alto vient ajouter son chant au mouvement. Citation d'une chanson de Wham au sax alto! Georges Michael aurait apprécié. Cela redevient un jazz éclaté. " Didn't my Lord deliver Daniel? " un negro spiritual chanté par Paul Robeson (1898-1976), chanteur, acteur, athlète, avocat, militant politique, polyglotte Noir américain.

En allemand c'était " Le chant des marais " écrit par des prisonniers politiques allemands en 1933 dans un des premiers camps de concentration nazis. Il y eut aussi " Letter to a muse ' (Raphaël Imbert).

" Lady on Earth " (Aurore Imbert). Cf extrait audio et vidéo sous cet article. Aurore Imbert est la sœur de Raphaël Imbert. C'est une affaire de famille. Le clavier fait toujours la basse. Guitares légères et non pas sommaires. Une sorte de Pop Music raffinée. Les tambours roulent sous les baguettes. Le pianiste revient au piano. Raphaël Imbert se met au clavier et joue la basse. Bon massage cérébral. Petit solo de piano impressionniste à souhait pour conclure en douceur.

Invité surprise: Manuel Barthélémy, boulanger à Forcalquier (04), meilleur camion pizza de France, vice-champion du monde de la pizza éthique et chanteur provençal. Une chanson sur le joli mois de mai. Sax soprano. Si les pizzas de ce gars sont aussi bonnes que sa voix est belle, elles méritent d'être goûtées.

" The circle game " (J oni Mitchell). Une très belle chanson sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Je ne la connaissais pas. Merci pour cette découverte. Batteur aux balais. Le clavier joue la basse. Sax soprano. Guitares tranquilles, planantes. Solo ailé du saxophone porté par les guitares vers les sommets. Pierre Durand attaque. Aussi foudroyant que le sax. Le chœur de femmes plane au dessus.

Raphaël Imbert nous raconte une belle histoire. Il joue ce soir avec son premier saxophone que lui prêta son ami et voisin il y a 30 ans. L'ami est venu avec le sax. Le sax sonne toujours aussi bien que lorsqu'il l'a découvert, selon Raphaël Imbert.

" Slow boat to Delphi " . Le batteur est au repos. La voix de Manon Rampal, le sax alto et le clavier. Tout en douceur. Le clavier fait l'orgue Hammond. Ca démarre sur un coup de baguette. Les guitares entrent dans la danse. Marion Rampal est une chanteuse très expressive. Elle revisite la chanson réaliste avec grâce. Aurore Imbert s'ajoute avec des percussions.

En rappel, un dernier Spiritual, " Deep River ".

Belle musique qui passe les frontières entre Jazz, Blues, Country, Folk, Gospel et avant garde. Raphaël Imbert n'est pas un ange mais il a le sens de la Grâce.