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Tour de France : 1ère étape Brest - Plumelec (Impressions)
Publié le 06 juillet 2008 par Julien HoltzCa y est le Tour de France s'est élancé ! En traversant une Bretagne magnifique et en fête.
La foule, la joie, le beau temps : ce sont les vraies fondations du Tour de France qui le font renaitre.
Victoire de Valverde nette et sans bavure sur une arrivée en cote.
Hormis le fait que nous avons malheureusement encore assisté au scénario classique du peloton qui se démerde pour arriver au sprint, voici ce que j'ai retenu de la course et que j'ai envie de décoder pour vous :
Le panache de Lilian Jegou
Récompensé par le prix de la combativité mais pas par une victoire d'étape : il a tenté de repartir lorsque l'échappée arrivait à son terme était sur le point de se faire rejoindre par le peloton.
L'impression de vitesse
Souvent avec le vent dans le dos, les coureurs ont donné sur les images de FranceTélévisions une formidable impression de vitesse. Comme si, sur le plat ou sur une faux plat descendant, ils pouvaient rouler à 65 km/h sans tirer la langue. Le pouvoir de l'image et les moyens techniques déployés par le diffuseur offficiel renforcent la beauté de la France et de ce sport.
Le jeu du chat et de la souris
Les échappés partis dès les premiers kilomètres ont pris jusqu'à 8 minutes. C'est à ce moment-là que le peloton a réagi. Et à votre avis de qui provient la décision d'embrayer ? ... des directeurs sportifs bien évidemment ! Ceux des équipes de sprinters qui n'avaient pas de coureur à l'avant devaient "prendre la course en mains", c'était (si on en crois la coutume du milieu) de leur responsabilité. Aucune autre équipe n'aurait eu intérêt à rouler.
Et dans ce cas-là, le théorème de Chapatte peut s'appliquer : les échappés perdent au moins une minute tous les 10 km sur les 80 à 100 derniers kim d'une course.
Il suifft aux directeurs sportifs de calculer la vitesse moyenne à laquelle le peloton doit rouler et ils peuvent ainsi controler leur manière de remonter sur les échappés afin de ne pas revenir trop tot et risquer des "contres". En général le peloton s'organise pour revenir dans les 10 derniers km.
Chute et bordure
Peloton nombreux, nerveux (les équipiers protègent leurs leaders et ça frotte dans le peloton pour les faire remonter en tête du peloton). Nous avons assisté à plusieurs chutes hier. Notamment celle du fiston Duclos Lassalle, Hervé. Gilbert était triste, on peut le comprendre. Hervé s'est pris une musette dans les rayons de sa roue avant et est passé par dessus le vélo ... Poignet cassé avec déplacement !
La "musette" c'est une sacoche que le staff de l'équipe de vélo prépare pour ses coureurs avec les produits alimentaires nécessaires : compote de pomme, barre énergétique, gel sucré, canette de coca, ... et parfois des produits "faits maison" comme un bout de quatre quarts, une sandwiche au camembert (oui oui !!!)
Soler est tombé lui aussi, le peloton s'est scindé en deux partie et ça a borduré. Un bel écart à l'arrivée. Et lui a perdu 3 min sur Valverde. On l'a meme vu louper un virage et froler la catastrophe !
Un final "scotchant" !!
Le vélo est un sport de force à la base. C'est un sport où, quand on peut se protéger ou la jouer tactique, la force perd de son importance. En revanche dès que les conditions ne permettent plus de rouler en peloton compact, ce sont les qualités individuelles qui ressortent. L'exemple typique hier sur le final de l'étape : une bosse de 1,7 kilomètre pour laquelle le peloton a rouler fort avec des équipes de sprinters qui faisaient le nécessaire pour placer les punchers et sprinteurs sur orbite. Mais hier ce sont les opportunistes qui ont gagné !
D'abord Schumacher (Gerolsteiner) qui a tenté le coup, puis Romain Feillu (Agritubel) -on avait senti le coup venir- c'est Lisa sa soeur qui doit être fière ! Puis Kim Kirchen qui a bien failli aller au bout ! Incisif mais pas assez ... car le meilleur hier c'était Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne) qui a jailli sèchement au 300 mètres juste avant le virage en coté qu'il a pris en montant. Il s'était protégé comme il faut dans la roue de Cadel Evans qui n'a pas puis suivre. Philippe Gilbert (Française des Jeux) qui a fait deuxième avait surement préparé son coup car pendant l'étape Marc Madiot semblait ne pas vouloir affirmer que c'était une piste tactique à l'arrivée !
Déclaration de Alejandro Valverde (letour.fr)
« Sur cette étape je dois beaucoup à mes équipiers, et particulièrement à José Ivan Gutierrez, qui passe son temps à me protéger. Il m’aide à éviter les chutes, remonter le peloton en toute sécurité, et ensuite à bien me placer dans le final. Je ne connaissais pas du tout cette arrivée, mais j’ai essayé de calculer la distance et de bien regarder le terrain. Quand j’ai vu le dernier virage, à trois cents mètres de la ligne, je me suis dit que c’était le bon moment pour attaquer.
Ce Maillot Jaune représente beaucoup pour moi et pour mon équipe, bien sûr. Je ne manquais pas de confiance avant aujourd’hui, mais il est certain que cette victoire m’en donne encore plus. Demain nous essaierons d’être devant et de défendre ce maillot, bien sûr. Mais nous verrons comment cela se passe, et l’essentiel, c’est avant tout de le porter à Paris. »