Melissa Albert
Editions Milan
Traduit de l'anglais par Maud Ortalda
Avril 2018
375 pages
17,90 euros
Young Adult Fantastique dès 14 ans
Thèmes : Contes, Forêt, Imaginaire
Quatrième de couverture : «Ne t’approche sous aucun prétexte d’Hazel Wood. » Ces quelques mots laissés par la mère d’Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.
La résidence légendaire d'Althea Proserpine, auteure des célèbres Contes de l'Hinterland. Hazel Wood, d'où semblent s'échapper des personnages inventés par Althea. Hazel Wood, où sa petite-fille, Alice, va devoir s'aventurer. Hazel Wood, dont personne ne revient jamais. Et si Hazel Wood était bien plus qu'un simple manoir ? Un leurre ? Une porte d'entrée sur un autre monde ? Et si Alice était bien plus qu'une simple New-Yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ? Il était une fois... Hazel Wood.
J'attendais tellement de lire Hazel Wood depuis sa sortie en VO et j'ai préféré attendre la sortie en VF chez Milan/Pageturners surtout avec le travail fait sur la couverture qui est superbe. Mais j'en ressors déçue et peut-être est-ce à cause de la traduction française qui par moments est assez indigeste et lourde en terme de syntaxe ou des bonnes idées pas assez développées ou le tas d'informations qu'on a vers la seconde partie du livre et qui m'ont embrouillé...
Toujours est-il que l'intrigue m'a captivé dès le début. Alice raconte comment elle s'est enfuie avec sa mère Ella de la main mise opérée par sa grand-mère... mais elles sont obligées de déménager régulièrement car à chaque fois une malédiction ou la malchance les rattrape. Des personnes les observent ou interpellent directement Alice et cela perturbe sa maman qui y voit le lien avec Hazel Wood et l'Hinterland. On dit que personne n'en revient jamais, perdus dans les méandres de cette canopée onirique dont Althéa y demeure recluse. Même les fans de l'auteure en savent plus sur Althéa que Alice sa petite fille. Un tas d'histoires et de légendes entourent Hazel Wood, si bien que l'on ne sait plus ce qui est vrai et Alice préfère ne pas aborder ce sujet tabou avec sa mère. Jusqu'au jour où elles reçoivent une lettre annonçant le décès de Althéa. Ella semble soulagée et décide de s'établir à New York, d'épouser Harold et de mettre Alice dans un lycée privé. Le temps passe jusqu'au jour où Alice rentre chez elle et découvre que sa mère a été kidnappé... Et sur son lit, une lettre invite Alice à ne retourner sous aucun prétexte à Hazel Wood, même pas pour y retrouver sa mère...
La narration oscille entre deux mondes, celui du réel où l'on va suivre Alice dans son enquête. Un réel teinté d'étrangeté, d'inquiétude et de suspense comme si on était dans un univers à la Tim Burton et où l'on se doute que l'ambiance va virer vers l'imaginaire. Cet imaginaire c'est celui des contes et cet aspect là est intéressant dans le livre. Les contes de l'Hinterland ressemblent aux contes des Frères Grimm... autrement dit c'est cruel, ça évoque la mort, le malheur, la peur... c'est parfois glauque. Il y a toute une dimension onirique, celle des rêves, des cauchemars, d'une frontière fluctuante entre les deux et on ne sait jamais si ce que Alice vit est réel ou pas. Là encore cette écriture est fluide, palpitante et originale car l'atmosphère est réussie, entre suspense, mystère et monde imaginaire.
L'intrigue est bonne jusqu'à la bonne moitié du livre puis après j'ai décroché car on bascule dans un fourre-tout qui mélange du Once upon a time avec du Alice au pays des merveilles, du Pays d'ailleurs (Furthermore), dans une ambiance qu'on veut pleine de suspense alors qu'en fait la solution à l'énigme est vue, revue et archi revue en romans ados fantastique! J'ai aimé le côté d'une histoire un peu hors temps, qui est prenante au début mais je n'ai pas aimé ce qu'en a fait l'auteure car il n'y a rien de nouveau et ce fut au final une lecture fade, sans attachement aux personnages.
C'est une petite déception pour ce roman qui m'a au bout d'un moment ennuyé. Que c'était long pour rien du tout !(ATTENTION SPOILERS : non mais sérieux découvrir au final que rien n'est réel et que l'héroïne est en fait un personnage de conte maudit... et Hazel Wood une porte vers les contes. FIN DES SPOILERS). Le début me plaisait énormément et j'étais bien dedans, dans un univers où se mêle mystère, livre maudit, grand-mère étrange et suspense comme un thriller un peu macabre et effrayant. C'était bien parti puis cela s'est fini en une intrigue trop alambiquée. J'en attendais tellement plus!