Voici la toute dernière enquête de l’inspecteur Hiéronymus Bosch, dit Harry, parue en poche en français. Nous sommes toujours à Los Angeles. Y sévissent comme d’habitude les maniaques sexuels, les arrogants du fric, les corrompus de la politique et du service d’Etat. Le sigle FBI ouvre toutes les portes avec une autorité tranquille, légale ou pas. Le travail d’enquête est semé d’obstacles juridiques, politiciens, bureaucratiques. Bref, nous sommes en Amérique, au 21ème siècle.
Pour une fois, la politique va donner un grand coup de pied pour propulser le dossier. Un suspect, arrêté par hasard pour « comportement suspect » (on est en Amérique où tout le monde doit faire comme tout le monde), avoue une bonne dizaine de meurtres. Tous de filles. Qu’il dépèce et ensache pour les faire disparaître. Justement, ce soir-là, il évoluait dans le quartier d’Echo Park (où il n’avait rien à y faire) avec un van d’une entreprise de nettoyage (à 2h du matin !). Comportement éminemment suspect pour que deux policiers zélés l’arrêtent, lui demandent ses papiers, et avisent deux sacs plastiques desquelles coulait quelque chose qui n’avait rien à voir avec les produits industriels.
On ressort le dossier ; Bosch est associé ; l’avocat propose un marché. Nous sommes en Amérique où l’on peut échapper à l’aiguille mortelle de l’état si l’on plaide coupable avec négociation. On avoue, on élucide ainsi quelques affaires pendante, le procureur vous colle au trou par la vie, et tout le monde est content. Sauf que… Rien n’est simple, surtout à Los Angeles, surtout avec Bosch qui prend à cœur toutes ses affaires par empathie avec les victimes – voire avec leur bourreau.
L’intrigue est compliquée, bien menée, documentée. Ce ne sont que progressions logiques et coups de théâtre, soupçons qui s’avèrent et dévient. La fin est sur trois coups comme dans le finale d’une symphonie romantique. Le premier est haletant et le dernier étonnant !
Un bon cru Connelly pour les vacances. D’autant que le chef Pratt, dans quelques semaines à la retraite, compulse des catalogues sur les Caraïbes, les Antilles, tous endroits où il rêve de se retirer malgré son divorce, sa pension alimentaire, sa maîtresse. On peut rêver, non ?
Michael Connelly, Echo Park (Echo Park), 2006, Points poche policier, mai 2008, 429 pages.