Hier soir, nous sommes allés nous promener dans Paris.
Quand on déménage en banlieue, aussi proche soit-elle du centre, c’est étrange de constater combien on rechigne à retourner en ville… Flânant en ville, sans idée précise ni impératif de retour au bercail, nous avons croisé à la gare un étrange personnage dans la quarantaine, vêtu d’un habit traditionnel russe (chapeau de peluche compris) qui tirait une vieille valise. Nous passant devant, il s’excuse poliment et nous trouvant vraisemblablement sympathique entame alors un monologue très étayé sur les bonnes manières. Il nous apprend du même coup qu’il est étudiant en master et optométriste à ses heures perdues.
Pendant presque une heure, nous sommes restés debout aux portes de la gare à l’écouter nous parler de sa spécialité médicale. Il nous regardait peu et semblait s’adresser à une audience d’universitaire, il nous donnait un vrai cours magistral !! Au début, j’étais un peu gênée : que voulait donc ce curieux personnage ? Nous vendre quelque chose ? Etait-il fou ? Nous voulait-il du mal ? Je pensais passer poliment mon chemin et le voyant si heureux de nous parler je me suis alors détendue pour profiter pleinement de ce moment d’échange éphémère et sans à priori.
Quel temps accordons nous aux rencontres fortuites ? Nous sommes finalement très peu disponibles pour le monde qui nous entour. Regardons les gens dans les transports en commun : plongés dans des livres, noyés sous de la musique, assommés de fatigues, nous avons presque peur les uns des autres, nous nous ignorons !
Quel rapport avec l’environnement ? Je pense que l’important c’est l’individu et la façon dont nous exprimons notre identité. Avec le développement d’internet, on a assisté quand j’avais 14 ans (waouuu y’a 10 ans !! ) à l’émergence des communauté virtuelles. Caramail, le chat Yahoo, Msn et maintenant Second Life, Counter Strike et WOW … Ce sont autant de réseaux qui nous offrent un formidable don d’ubiquité, un morcèlement de notre identité en plein de petites facettes éparpillées aux 4 coins du net. Face à cela avons-nous encore besoin de nos semblables ?
S’individualiser n’est-ce pas un moyen supplémentaire de s’éloigner de la nature ?
Réfléchissons à la cohérence de nos identités virtuelles et à la façon dont elles interagissent avec notre vie. Faisons l’exercice d’être attentif aux gens et à la nature autour de nous au moins une fois par jour.
Rendons-nous disponibles pour l’autre et de cette ouverture d’esprit naîtra un regain d’intérêt pour la simplicité de la Nature…