L’ostéonécrose de la tête humérale (ONTH) se définit par la nécrose (mort cellulaire) d’origine ischémique d’un territoire vasculaire osseux plus ou moins étendu de la tête humérale. Elle se situe au deuxième rang des ostéonécroses systémiques épiphysaires, après celle de la tête fémorale (ONTF) et avant celle du genou.
Causes de l’ostéonécrose de la tête humérale
L’ONTH peut être primitive (idiopathique) ou secondaire. Dans ce dernier cas, elle répond aux mêmes étiologies et facteurs de risque que l’ostéonécrose de la tête fémorale (traumatisme, barotraumatisme, alcoolisme, corticothérapie, drépanocytose, etc.). Parmi les traumatismes, citons la luxation antérieure de l’épaule associée ou non à une fracture du tubercule majeur, la fracture-luxation glénohumérale postérieure et surtout la fracture à trois ou quatre fragments de l’extrémité proximale de l’humérus. L’ONTH peut être associée à d’autres ostéonécroses, notamment de la tête fémorale.
Symptômes …
Les patients peuvent présenter des douleurs mécaniques et une limitation de la mobilité articulaire mais l’ONTH est volontiers asymptomatique (articulation non portante).
Signes radiologiques
Les radiographies peuvent être normales ou objectiver une bande ostéocondensée arciforme cerclant le territoire nécrosé de transparence variable. Une dissection de l’os sous-chondral et un décroché de la surface articulaire s’observent dans les formes plus évoluées.
En IRM, l’ONTH, d’étendue variable (mais affectant le plus souvent la partie supéromédiane de la tête humérale), est délimitée par le liseré de démarcation. Un œdème médullaire périlésionnel et un épanchement intra-articulaire peuvent être associés.
éééééé 1 de 3Traiter l’ostéonécrose de la tête humérale
Il est d’abord médical, symptomatique : repos, physiothérapie et kinésithérapie (pour éviter l’enraidissement articulaire), antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes sont plus discutables car elles pourraient accélérer le processus lésionnel.
Le traitement chirurgical est envisagé en cas d’échec du traitement médical. En l’absence de collapsus sous-chondral, les ostéonécroses pourraient bénéficier d’un forage simple ou de greffes osseuses (mais séries très limitées). Un traitement arthroscopique (débridement lésionnel, ablation des fragments osseux intra-articulaires) est parfois réalisé.
Les stades plus évolués constituent des indications au traitement prothétique. Il existe deux types de prothèse totale d’épaule : la prothèse anatomique et la prothèse inversée. Le choix est fait en fonction de la gravité de la destruction osseuse et de l’état des tendons des muscles de l’épaule (la coiffe des rotateurs).
Références : Imagerie musculosquelettique : pathologies locorégionales.
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