Lymphome folliculaire.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Follicular_lymphoma,_CD10.jpg
La transformation histologique du lymphome folliculaire en lymphome agressif est un événement grave, avec des effets significatifs sur la situation du patient. Le but de l’étude Aristote était d’évaluer l’effet du rituximab sur le risque de transformation histologique et du résultat qui en découle.
11 groupes coopératifs ou institutions à travers l’Europe ont contribué à cette étude. Les patients éligibles (≥18 ans) étaient atteints de lymphome folliculaire confirmé de grade 1, 2, ou 3a, diagnostiqué entre le 2 janvier 1997 et le 20 décembre 2013. La transformation histologique était définie par la présence d’un lymphome agressif patent confirmé par biospsie survenant en tant que premier événement rapporté après administration d’un traitement en première intention. Les critères principaux étaient le danger cumulatif de transformation histologique et la survie après transformation.
L’information de mise en place de cette étude a diffusée auprès de 10 001 patients atteints de lymphome folliculaire, dont 8 116 ont été éligibles pour analyse. 509 transformations histologiques ont été rapportées. Après une période médiane de suivi de 87 mois (éventail calendaire des périodes de suivi : de 1 mois à 221 mois ; éventail entre le 2,5ème et le 97,5èmepercentile : de 5 à 160), le danger cumulatif de transformation histologique sur 10 ans était de 7.7% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 6.9-8.5). Le danger cumulatif de tranformation histologique était de 5.2% (IC 95% 4.5-6.2) chez les patients recevant le rituximab et de 8.7% (7.2-10.6) chez les patients n’en recevant pas (hazard ratio [HR] 0.73, IC 95% 0.58-0.90 ; p=0.004). Le danger cumulatif de transformation biologique sur 10 ans était de 5.9% (IC 95% 5.0-7.0) chez les patients recevant le rituximab uniquement comme traitement d’induction et de 3.6% (IC 95% 2.3-5.5) chez ceux recevant le rituximab comme traitement d’induction et comme traitement de maintien (HR 0.55, IC 95% 0.37-0.81 ; p=0.003). Ce résultat était confirmé par la suite par analyse multivariée (p=0.016). 287 décès ont été enregistrés chez 509 patients présentant une transformation histologique, avec pour résultat une survie à 10 ans après transformation de 32% (IC 95% 26-38). La survie après transformation n’a pas présenté de différence entre les patients qui n’avaient par reçu de rituximab et ceux qui avaient reçu le rituximab comme traitement d’induction uniquement. (HR 0.94, IC 95% 0.69-1.28 ; p=0.70); et entre ceux qui avaient reçu le rituximab comme traitement d’induction uniquement et ceux qui avaient reçu le rituximab comme traitement d’induction et de maintien (0.96, 0.58-1.61 ; p=0.88).
Le risque de transformation histologique comme premier événement peut être significativement diminué par l’utilisation du rituximab. Ces résultats soutiennent la démarche d’une information éclairée des patients prenant le rituximab en temps réel, selon laquelle le risque de transformation est plus faible qu’il n’était avant l’introduction du rituximab. Prof Massimo Federico, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 4 juillet 2018
Financement : Associazione Angela Serra per la Ricerca sul Cancro, European Lymphoma Institute, European Hematology Association Lymphoma Group, Fondazione Italiana Linfomi, Spanish Group of Lymphoma and Bone Marrow Transplantation.
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ