Les parfums, ces génies emprisonnés dans de (plus ou moins) beaux flacons, ont le pouvoir de déchaîner les passions. Il suffit de faire un tour sur les forums pour voir que les conversationsautour des fragrances sont passionnées et peuvent rapidement s’envenimer. C’est que les parfums que nous aimons et que nous portons sont des intimes, et que les critiques à leur encontre sont souvent ressenties comme des attaques personnelles. Mais y a-t-il réellement faute de goût en matière de parfumerie ? (cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)
Sûrement puisqu’il existe des parfums objectivement atroces, comme il y a, d’ailleurs, de mauvais livres et des croûtes sans valeur.
Mais on n’aime pas un parfum parce qu’il a été créé par x ou y, ou encore parce qu’il est considéré comme un chef d œuvre de la parfumerie ; on aime un parfum parce qu’il éveille quelque chose en nous, il nous émeut. Ce qui distingue la parfumerie des autres catégories artistiques c’est que, la manière dont les notes se mêlent, jouent sur la peau, nous remplit d’un ravissement qui n’est pas seulement intellectuel et esthétique mais aussi affectif.
En effet, la mémoire odorante se mêle, voir même se confond avec la mémoire affective, et c’est cette banque de donnée intime qui influence (en grande partie) nos goûts ; si j’aime tellement les fougères aromatiques, désuètes et l’odeur de mousse à raser c’est bien parce ces référents olfactifs me rappellent mon grand-père adoré.
Cette mémoire odorante est profondément inscrite en nous et détermine sûrement pour une grande part nos goûts et dégoûts. C’est un petit peu ce qui fait la particularité de l’odorat et par extension la particularité de « l’Art » qui en découle.
Mais, peut être, que cette dimension affective est seulement plus évidente pour l’odorat et qu’elle est aussi à l’œuvre, discrètement, dans notre appréciation des autres Arts ?