Avec Régis Badel, Amanda Barrio Charmelo, Olga Dukhovnaya, Jacquelyn Elder, Simon Feltz, Maria Ferreira Silva, Aki Iwamoto,
Daan Jaartsveld, Louis Nam Le Van Ho, Noé Pellencin
Création lumière : Éric Soyer / Création musicale et arrangements : Pete Harden / Compositeur : Franz Schubert, Symphonie n°8 Inachevée D 759
Création costumes : Alexandra Bertaut / Assistant : Julien Gallée-Ferré / Régie générale : Fabrice Le Fur
Régie lumières : Nicolas Marc / Régie son : Vincent Le Meur
Production : Centre chorégraphique national d'Orléans
Coproduction : Festival Montpellier Danse 2018, Chaillot - Théâtre national de la danse, Festival NEXT / Schouwburg Kortrijk & le Phénix scène
nationale de Valenciennes pôle européen de création, CDCN La Briqueterie - Biennale du Val de Marne, MC2 : Grenoble
Résidence de création au Théâtre d'Orléans en collaboration avec la Scène nationale
Le Centre chorégraphique national d'Orléans est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication - D.G.C.A. - D.R.A.C du Centre-Val
de Loire, la Ville d'Orléans, la Région Centre-Val de Loire, le Conseil Départemental du Loiret. Il reçoit l'aide de l'Institut français - Ministère des affaires
étrangères pour ses tournées à l'étranger.
Théâtre de l'Agora3 et 4 juillet - 22h
Twenty-seven perspectives : retour !
Avec ses 27 approches de l'œuvre de Schubert Maud Le Pladec nous a offert, hier soir, une leçon de danse.
La danse contemporaine c'est bien, mais la Danse c'est mieux ! Cette affirmation lapidaire pour, laissant de côté certaines facilités, dire tout le plaisir ressenti devant les dix danseurs habitant complètement le plateau de l'Agora. Une approche sans concession qui, dans les premiers instants, paraît aller à l'encontre de l'harmonie du groupe, saccadant et hachant chorégraphie et musique. Cela va, heureusement, très vite évoluer et le travail de précision, effectué par les interprètes, porte au plus haut cette " symphonie chorégraphique ". Précision, harmonie, technicité, performances, autant de qualificatifs que l'on peut accoler à l'œuvre de Maud Le Pladec. Pourtant un certain manque de chaleur, une certaine froideur formelle imprègne cette création. Le moment d'exception, né sur les dernières " notes " de la symphonie, durant lequel se forme une véritable chaine, mains rejoignant les mains, établissant le contact, le toucher, laisse planer un regret : pourquoi si court ! Le solo d'un des danseurs masculins, brillant au demeurant, en l'absence de tout accompagnement sonore, vise certes pureté et simplicité mais frise, malheureusement, ... la pauvreté.
La scénographie est intelligente et créative. Ici point de recours aux projections vidéo et aux artifices du numérique, l'utilisation bien placée du noir, du plateau vide, des entrées et sorties répétées des danseurs, est parfaite. Il en est de même pour la danse, plus académique que contemporaine, mettant en valeur, chacun à leur tour, les interprètes et leurs qualités.
Si musique et danse avancent dans une symbiose évidente et jubilatoire, je ne suis pas certain que la déconstruction de " L'inachevée " apporte un plus au dialogue. Les meilleurs moments restent, me semble-t-il, lorsque le travail de Pete Harden ramène la musique au plus près de la partition originale. Maud Le Pladec s'inscrit bien dans la lignée de ses maîtres, Mathilde Monnier en tête, et démontre, ici, l'étendu de ses talents. Un seul bémol, le poids de l'intellectualisation, d'un conceptualisme fort, peut-être mal évalué, confère à l'œuvre, malgré toutes ses qualités, un rendu froid et lisse. Faut-il en déduire un certain manque de passion, d'imperfection, de Vie, tout simplement ?
Marc Ely
VIDEO