Le principe est simple : contraints à l'isolement par une bande de vilains mexicains, qui veulent les empêcher de propager le mal qui s'est un peu trop approché d'eux (un virus ? une zombiite ? allez, je vous laisse le suspense), une bande de cinq jeunes voyageurs attend que ça se passe. Une idée assez futée et bien exploitée : c'est à un véritable huis-clos en plein air qu'on assiste, une confrontation étouffante et bientôt horrifique entre quelques amis voués à l'auto-destruction. Dans sa deuxième partie, Les ruines a quelque chose de vraiment jouissif, à la fois intelligent et suprêmement dégueulasse (avec notamment une scène d'amputation à faire gerber les plus insensibles d'entre nous). Le développement des personnages est plus contestable, avec comme souvent des revirements psychologiques pas forcément crédibles, même si l'on accepte que de telles situations de panique puissent pousser n'importe quel être humain à péter les plombs.
Finalement, l'énorme talon d'Achille du film, c'est que les évènements vraiment intéressants débutent une bonne demi-heure trop tard. Il faut avoir survécu à un début chiant comme la mort, ultra-cliché et exposant mal des personnages auxquels on n'a donc pas envie de s'intéresser. Ces trente minutes ressemblent à une gigantesque opération de remplissage, écrites à la va-vite par Scott Smith une fois tout le reste couché sur le papier avec assez de brio. À cette gigantesque réserve près, Les ruines est un film qui vaut le détour, notamment parce qu'il met aux prises ses héros avec un ennemi assez terrifiant (particulièrement pour l'auteur de ces lignes, qui n'a fait que renforcer sa phobie en voyant le film).
6/10