Liliane Giraudon a adressé ce poème à Poezibao, en hommage à ce grand poète, qui fera bientôt l'objet d'un dossier dans la revue Nioques.
GUGLIELMI PASSE ET MANQUE
mort ou vif sens féminin
ni de la vie ni de la mort
ni de rien quand toujours
derrière cuisine les mouettes
que tu regardes en épluchant
quelques légumes si la ligne
du vers provient du souffle
allume ce petit cigare dernier
du paquet posté de Berlin
ce noel au sucre d’orge
merci Laurent merci Kirsten
le poète dispose de la portée
pas de chiens mais sur la page
musicale cette sortie muette
ignorant le mot « nassé » (kettling)
comme son usage récent
concernant des corps à l’air libre
violence nouvelle inconnue
une existence défectueuse
chose au monde la plus partagée
celle de Jo ayant vu mourir
femme puis un fils beaucoup
d’autres choses et qui forment
sa lumière maintenant
il est mort réjoui à jamais
dans la beauté des langues
riant devant fatras d’images
dont le poète pour ses collages
n’a plus besoin jaune forsythia
un avril à Ivry ou rue Pihet
cette gloire d’un petit matin
à jamais vécue et déposée
vivante dans ce poème
un an plus tard presque
écrit tout seul saison venue
où l’on mange petites poires vertes
murmurant tendrement pour lui
ici à Marseille cette phrase idiote
« Notre Dame de la Garde gardez le »
Liliane Giraudon, Marseille 21 juin 2018