Partager la publication "[Critique] BRAIN ON FIRE"
Titre original : Brain On Fire
Note:
Origine : États-Unis/Canada/Irlande
Réalisateur : Gerard Barrett
Distribution : Chloë Grace Moretz, Thomas Mann, Richard Armitage, Carrie-Anne Moss, Jenny Slate, Tyler Perry, Navid Negahban…
Genre : Drame/Adaptation
Date de sortie : 22 juin 2018 (Netflix)
Le Pitch :
Jeune journaliste, Susannah a tout pour être épanouie. Un jour néanmoins, sa santé se détériore sans raisons apparentes. Ses pensées deviennent confuses et son humeur changeante. Sa famille, son petit-ami et ses collègues assistent alors impuissants à la descente aux enfers de Susannah, qui ne tarde pas à tomber dans la catatonie. Histoire vraie…
La Critique de Brain On Fire :
Adapté du livre dans lequel la journaliste Susannah Cahalan raconte comment, quasiment du jour au lendemain, sa vie tourna au cauchemar à cause d’une maladie qu’on faillit bien ne jamais lui diagnostiquer, Brain On Fire aborde un sujet difficile. Un film qui s’envisage aussi comme un outil de communication, au même titre que le bouquin dont il est l’illustration, pour mieux connaître le mal dont souffre la protagoniste principale campée par Chloë Moretz. Ce qui ne signifie pas que Brain On Fire ne soit pas un film avec de vraies qualités formelles et un sens de la narration tout à fait remarquable. Enfin, peut-être pas remarquable mais suffisamment bon pour provoquer l’empathie et conférer à cette histoire une efficacité certaine…
Le feu dans la tête
Centré sur une maladie méconnue, qui a longtemps fait des ravages avant d’être enfin clairement identifiée, à savoir une forme très agressive (et rare) d’encéphalite, le film de Gerard Barrett ne cherche pas le sensationnalisme facile pour raconter son histoire. Bonne idée tant l’histoire justement, appelait un maximum de sobriété. Ici, c’est le récit qui définit tout le reste. La réalisation est ainsi très sobre, au service des personnages et jamais le cinéaste aux commandes ne profite des symptômes de la maladie pour multiplier les effets. Ce qu’il fait par contre, c’est mettre toutes ses billes dans le panier de Chloë Moretz. Une actrice au centre de tout, quasiment à l’écran en permanence, dont la performance parvient à judicieusement souligner les émotions et à encourager l’empathie.
Descente aux enfers
Chloë Moretz, dans un rôle compliqué car plein de nuances, propice au cabotinage, s’en sort donc parfaitement, bien épaulée par un casting judicieux, composé notamment de Richard Armitage, Carrie-Anne Moss et Jenny Slate, alors que son réalisateur parvient à orchestrer cette douloureuse descente aux enfers au départ inexplicable. Néanmoins, Brain On Fire évite de trop sombrer dans la noirceur. Alors que d’autres auraient pu livrer une œuvre beaucoup plus difficile et éprouvante, Gerard Barrett préfère entretenir l’espoir et conserver un certaine luminosité. Paradoxalement, sa démarche empêche au film de se montrer aussi éprouvant qu’il aurait pu être mais cela le rend aussi plus accessible. Plus humain également.
Reste que Brain On Fire met le doigt sur un mal mal connu et fait preuve d’une sensibilité indéniable, sans se départir d’une pertinence sans laquelle le projet n’aurait pas eu cet impact.
En Bref…
Un petit film porté par un casting de premier ordre dominé par la performance irréprochable de l’impeccable Chloë Grace Moretz, qui évite certains écueils tout en parvenant à trouver le ton juste. Un drame touchant.
@ Gilles Rolland