Mauricio Macri : T'as vu ? En un rien de temps, ils nous ont mis trois buts ! Frigerio : Ouais, les Français, on aurait dit des dollars ! (1) Traduction © Denise Anne Clavilier
Hier, ils nous emmenaient à la direction de l'agence de presse Télam, qui vient de procéder à 354 (ou 357) licenciements (surtout des journalistes), sur un total de 878 salariés, soit plus du tiers de l'effectif (voir mon article du 27 juin 2018).
Le type debout : On a perdu. Le Mundial, c'est fini pour nous. Le type assis : Quel dommage ! J'avais préparé un tas de lettres (2) de licenciement pour fêter la victoire (3). Traduction © Denise Anne Clavilier
Ce matin, les deux compères ont abandonné le thème du football mais ils ont gardé celui de Télam. Admirable transition, avec cette vignette vacharde. La vice-présidente, en sa qualité de présidente du Sénat, Madame Michetti, a dit récemment qu'elle était contre la légalisation de l'avortement et qu'elle voterait contre le 8 août prochain. Elle a ajouté qu'elle était contre l'avortement même en cas de viol, alors que, dans ce cas-là, le code pénal accorde le droit d'avorter depuis 1921, il y a bientôt cent ans (4). Elle estime que si une femme est violée et tombe enceinte des suites de cette relation sexuelle contrainte, elle doit mener à terme sa grossesse et donner ensuite l'enfant en adoption ou l'élever, en se faisant aider par un psychologue entre temps (5).
Les deux observateurs, au second plan : Lombardi [le ministre dont dépend Télam], c'est Michetti qui le conseille. Lombardi (à la journaliste) : Les employés de Télam, on les a pas fichus dehors, on les a donnés en adoption. Traduction © Denise Anne Clavilier
(1) La rapidité de déplacement des attaquants français rappelle la hausse du dollar. En Argentine, on parle ordinairement de la corrida del dolar (la course du dollar). (2) En Argentine, on utilise le télégramme pour signifier un licenciement et il n'y a pas de préavis. La date du télégramme est celle de la fin du contrat. (3) En effet, la vague de licenciement s'est produite juste après la victoire de l'Argentine contre le Nigéria. Cette coïncidence n'a bien évidemment pas échappé à l'analyse affûtée du quotidien de gauche. (4) A condition toutefois que la victime passe devant un juge et que celui-ci reconnaisse que la grossesse est le fruit d'un viol. Pas gagné d'avance ! Et quelle accumulation de traumatismes, d'abord l'agression, puis le diagnostic de grossesse, ensuite la comparution, très peu de temps après, tout le déballage, pas toujours à huis-clos... (5) Bien entendu, tout le monde a, de surcroît, de quoi faire face financièrement à une psychothérapie, dans l'état actuel des aides sociales et du système de santé public. Elle se moque du monde et beaucoup de gens le lui ont fait savoir, pas tous dans l'opposition. Même La Prensa y a mis son grain de sel avec un éditorial ce matin !