J'ai assisté, hier soir, à un spectacle du théâtre de la Grange a Angaïs comme je le fais tous les ans depuis une quinzaine d'année. C'est toujours un plaisir tant ce lieu est charmant avec sa grange transformé en petit théâtre et la possibilité qui est donné de dîner ensuite permettant aux spectateurs de discuter du spectacle qu'ils viennent de voir.
Hier soir le public, nombreux, était absolument ravi et chacun soulignait la performance réalisée par Boy Demazières, l'organisateur de ce festival qui a tenu une heure trente seul en scène a nous dire ce texte sans que jamais le public ne ressente la moindre monotonie.
J'avais lu le livre de Stefan Zweig il y a de nombreuses années et je l'avais oublié. Je l'ai redécouvert avec beaucoup de plaisir et même mieux que lors de ma première lecture.
Le recit débute le jour où un vieux professeur reçoit de ses collègues et de ses élèves des "Melanges" recueil qui est offert à un professeur d'université qui quitte ses fonctions et qui comprend des contributions de ses collègues et un recensement des ses propres écrits. Ce jour là, ce vieux professeur, se dit que tout n'est pas dans ces mélanges et qu'il y manque un événement essentiel, fondateur, qui a eu lieu dans a jeunesse.
Tout le livre est le récit de cet événement. Jeune étudiant à Berlin il était un garçon dissipé, il rejetait par une sorte d'opposition adolescente à son père la littérature et le travail de l'esprit. Son père, voyant qu'il se perdait à Berlin lui conseilla d'aller étudier dans une petite Université et c'est là qu'il fit la connaissance de celui qu'il appellera, tout au long du recit, "son maître", un professeur qui, dés le premier contact, va l'éblouir par sa passion de transmettre , par ses connaissances et par ce feu sacré qu'il met a faire ses cours. Il y a, au passage, un bel éloge de l'enseignant qui se doit d'être plus qu'un simple pédagogue, formule dont on mesure encore aujourd'hui la grande actualité.
Devenu l'intime de ce professeur et de sa femme on sent , tout au long du déroulement du récit que les rapports a entre ce professeur et lui sont particulier., fait d'élans et de rebuffades, d'admiration et de questionnement et ce sont ces relations que Stefan Zweig analyse avec beaucoup de finesse ( Freud admirait beaucoup cette oeuvre) et l'on apprendra, à la fin, que le professeur a aimé son élève et que l'élève, devenu ce vieux professeur, a aussi, d'une certaine manière aimé ce maître sans que jamais les sentiments ne soient exprimés et qu'ils demeurent dans la confusion.
Cette chute est amené par Zweig par petites touches tout au long et à la fin , on se dit, mais bien sûr, c'est évident!
Ce spectacle m'a t-on dit va se poursuivre dans le pays basque et finir en octobre a Biarritz et je ne peux que conseiller d'y aller.
Je viens aussi de constater qu'il y a eu film tiré de ce roman et qui a l'air réussi.