Le vent s'en mêle ( Emmanuelle Le Diuzet et Cyril Macé ) à la Fête au Village du Faouët le 30 juin 2018
Le 30 juin, dès 10 h 30, pour la première fois, une manifestation festive est organisée à Le Faouët, une commune, bordée par le Leff ( tu notes: pour pratiquer la pêche des grands salmonidés il faut acquitter une taxe spéciale à 50€ sous forme de timbre) , où la densité de population atteint 49 habitants au km2. On y vit vieux, la doyenne du village affiche 103 piges au compteur.
Au menu du jour ( concocté par l'association Avel ar C'hoat) : des randonnées pédestres, des artistes et artisans exposant chez eux, des animations pour les gosses, des concerts, une fanfare, un fest-noz, sans oublier la buvette et un stand rougail-saucisses, galettes ou crêpes.
Un premier concert était prévu à 14h, sur place, tu apprends que Le vent s'en mêle occupera la scène à 15h.
Peu de mouvements sur le site, l'heure est au badaudage, en flânant tu avises des abeilles qui butinent, les papillons qui virevoltent et des jardiniers émondant et taillant les arbres d'ornement, les cloches de l'église Saint-Hervé te signalent qu'il est de temps de rejoindre le terrain de sport sur lequel on a étalé un plancher en vue du fest-noz. Deux micros, une guitare et quelques instruments ethniques te donnent à penser que c'est là que doit se dérouler la première aubade.
Trois tickets, deux pour la bière, un pour la consigne, une bénévole souriante qui te dis "vous êtes mon second client", elle a raison, il n'y a pas foule pour écouter Emmanuelle Le Diuzet et Cyril Macé nous présenter la quête d'Eole qui a décidé de fuir sa petite vie pour voir si ailleurs c'est mieux.
Le spectacle est conçu comme un conte musical, récité, chanté, dansé et bercé par les douces sonorités de la guitare sèche de Cyril, du n'goni, du kalimba, des shakers, du bendir pour Emmanuelle, le professeur de chant, amoureuse de l'Afrique et membre du groupe Sharav.
Eole n'avait jamais quitté son village, il ( elle?) a pris son baluchon pour entamer son odyssée, Cyril raconte, Emmanuelle chaloupe, Le Faouët se tait et écoute.
Eole poursuit sa route...passe et repasse... la danseuse rythme la mélodie en se frappant la poitrine, la poésie et le charme opèrent ...il ne cherche pas à plaire à travers de vagues discours... le vent espiègle, quoi de plus normal, fait vibrer le n'goni resté sur son support, il vient siffloter dans le micro, mais déjà Eole a fait une rencontre ' L'Africaine' , belle, sensuelle, insaisissable.
Il arrive dans un village, ici il n'y a pas de roi, les gens écoutent 'L'arbre' , il est sage, éclairé!
L'arbre a suggéré à Eole de se diriger vers le désert, il va errer pendant des semaines avant de percevoir des murailles et de s'arrêter dans cette ville, d'y danser, d'y faire la fête.
En fermant les yeux tu peux le voir, tu peux aussi sentir les grains de sables balayés par le khamsin te piquer la peau..
Il ( elle) s'est lassé(e) de ces rencontres éphémères, a repris son errance ...il faut trouver une autre issue..., il accélère la cadence, là-bas, une maison, la porte n'est pas close, il entre, la cabane est vide, une fenêtre ouverte donne sur l'océan, Eole s'envole, le nomade a compris que la vie, toujours, le ramène vers la mer.
La boucle est bouclée.
Ils ont refermé le livre, tu as cessé de rêver, tu es redevenu adulte, dommage!