Jude Kahn écrit une excellente critique : « Augustin, ma bataille de Loigny, un roman historique passionnant de Jean-Louis Riguet »

Par Dedicaces @Dedicaces

Par Jude Kahn : La France est ainsi faite que presque chacune de ses villes, chacun de ses villages a, dans leur histoire, une douleur, une cicatrice, un soupir qui sommeille. La guerre franco-prussienne est une de ces cicatrices mal refermées.

Dans un roman écrit à la première personne Jean Louis Riguet nous emmène sur les pentes de cette histoire de France tragique et sanglante, mais humaine. Ainsi, on suit la vie simple d'hommes et de femmes dans la campagne orléanaise dans cette fin d'année 1870.

Pour garantir la prospérité de sa dynastie moribonde dont plus personne ne veut, Napoléon III a choisi comme tous les tyrans sans imagination de déclarer la guerre à un ennemi extérieur, la Prusse. Mais alors que la France n'en peut plus d'un régime fait de bassesse, de corruption et d'affairisme, la Prusse dans son élan national, dispose de toutes les forces pour prendre ce qu'elle veut.

Lorsque Badinguet (Napoléon) déclare la guerre à la Prusse, Bismarck tient là l'opportunité et la légitimité de faire ce qu'il veut. Très vite les courtisans du petit Napoléon placés à la tête de l'armée française vont capituler, trahir, s'enfuir, laissant la France aux mains de l'ennemi. Dans un sursaut national, l'armée française saura parfois faire preuve de bravoure. Mais qui dit bravoure à la guerre dit aussi boucherie.

La bataille de Loigny, décrite précisément par Jean Louis Riguet, n'est rien d'autre que cela. La rencontre de deux corps d'armée, dans ce qui était un village paisible, lieu de vie paisible d'une population paisible, pour une bataille. Ce village est celui d'Augustin, de Monsieur Émile, d'Ernestine et de tant d'autres. Leurs destins vont être confrontés à la guerre, à l'occupation Prussienne.

L'armée prussienne, lancée dans son invasion, occupe en effet le château où ils vivaient jusque-là tranquillement. Dans ce quartier général, ils seront les témoins privilégiés de cet acte inutile de cette tuerie. Des dizaines de milliers d'hommes vont se livrer bataille, tandis que la population locale, assiste terrifiée à ce drame humain qui se déroule devant eux. Les blessés, les morts, le son du canon au loin.

Jean Louis Riguet arrive à faire transparaître cette réalité de la vie dans les lignes de son roman.

D'un village paisible, la guerre aura fait de ce patelin comme de tant d'autres, un champ de ruine. La vague meurtrière poursuit son chemin pour aller se briser sur les murs du temps. Car au final la vie reprend ses droits. Les hommes continuent à vivre.