MechAssault

Par Ledinobleu

Les cendres de la guerre civile Davion-Steiner fument encore quand surgit une nouvelle menace pour la Sphère Intérieure. La Parole de Blake, une faction fanatique issue d’un schisme dû à une réorientation radicale de la Comstar, se prépare à lancer un djihad qui n’épargnera aucun hérétique. Et soudain, le monde d’Hélios cesse toute communication. Alors qu’un vaisseau des Dragons de Wolf commandé par Natalia Kerensky descend sur la planète pour investiguer, le navire est abattu et son équipage se retrouve cloué au sol…

Poursuivant la simplification des contrôles qui rendit Mechwarrior 4 (FASA Interactive, 2000) bien plus accessible que n’importe lequel des opus précédents de la franchise, MechAssault en fit peut-être trop. Car en abandonnant complétement l’aspect simulation de la licence pour entrer de plein pied dans l’arcade, ou quelque chose comme ça, ce titre perdit ainsi ce qui faisait pourtant la substantifique moelle de Battletech (FASA Corporation, 1984) : la reconstitution de combats de mechs et ce, dans les moindres détails – peut-être un peu trop d’ailleurs puisque une partie du jeu de plateau original pouvait prendre plusieurs heures. Si la série Mechwarrior était parvenue à un juste équilibre entre jouabilité et fidélité à l’œuvre de départ, MechAssault, de son côté, semble ne se soucier ni de l’un ni de l’autre.

Non qu’il s’agisse d’un mauvais jeu, loin de là à vrai dire, mais juste qu’en dehors de certains éléments caractéristiques de l’univers de Battletech et qui se situent avant tout dans le récit du jeu, rien ne permet vraiment de relier ce titre à la franchise prise dans son ensemble. En fait, tout porte à croire que les développeurs de Day 1 Studios ne savaient pas vraiment quoi faire du matériel à leur disposition. Entre les noms et les configurations de battlemechs fantaisistes, le scénario apocryphe et la jouabilité générale résolument orientée action à grand spectacle au lieu de miser sur une tactique élaborée, d’autant plus que le joueur se retrouve presque toujours seul devant des ennemis d’ordinaire très nombreux, il paraît difficile à un fan de Battletech d’y trouver ce qu’il cherche.

Pour autant, MechAssault ne déçoit pas. Car en passant sur console de salon, dont il adopte les codes à la perfection, le titre s’affirme surtout comme sa propre franchise à défaut d’une réinvention de la série sur un support différent. Avec sa jouabilité qui fait la part belle aux effets spéciaux, surtout les pyrotechniques, et la destruction à grande échelle, notamment en milieu urbain, ce jeu procure un pur plaisir de gamer. Et si on ne passe plus d’heures à peaufiner la configuration de son mech’, on se rattrape sur la variété des designs mis à disposition en avançant dans la campagne. D’ailleurs, il faut préciser que le titre ne force pratiquement jamais l’utilisation d’un type de mech’ plutôt qu’un autre, laissant ainsi le joueur libre d’utiliser sa propre technique de pilotage pour mener à bien la mission.

S’il fallait oser de vouloir simplifier Battletech à ce point-là, force est de constater que MechAssault réussit son pari, non de restituer l’expérience de la franchise originale mais plutôt de proposer un jeu de mecha aussi agréable que bien pensé et, surtout, très fun.

Notes :

Le succès de MechAssault permit à Day 1 Studio de poursuivre l’aventure Battletech à travers un second titre, MechAssault 2: Lone Wolf qui sert de suite directe à MechAssault. Par contre, MechAssault: Phantom War, opus développé par Backbone Entertainment pour la Nintendo DS, se situe à part.

Mechassault
Day 1 Studios, 2002
Xbox, environ 3 € (occasions seulement)

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