Hellfest 2018 - Jour 2
Pas le temps de niaiser, à 12h les québécois de Get The Shot s'attaquent à coup de Hardcore musclé à la Warzone ! On y découvre des gars simples, humbles avec une belle présence scénique qui véhiculent leurs idées dans et hors des morceaux avec une énergie débordante. Jean-Philippe Lagacé (oui, il porte très bien son nom) nous dit une jolie phrase qui fédérera davantage le public " Le metal et le hardcore sont des bastions de résistance contre la bêtise humaine " On est embarqué par leurs morceaux plus qu'efficaces, la warzone est retournée. Bienvenue !
Bienvenue au Hellfest 2018 - Jour 2 au rapport !
On rejoint les parisiens de Jessica 93 à la Valley. Ils nous apparaissent un peu comme des ovni au sein du fest. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ont de l'autodérision. Certains n'apprécient pas les loop utilisés pendant le set, cela dit ils permettent au duo de durcir leur son. Des problèmes techniques dédramatisés par des plaisanteries " Merci L'organisation ! Et merci d'être venu à Clisson pour nous ". L'attitude est nonchalante et punk, malgré leur son coldwave. On a failli appeler les services sociaux pour maltraitance sur instruments à la fin du show. Ils prennent du plaisir, et nous font passer un moment sympa en leur compagnie.
C'est l'heure de retrouver d'autres parisiens fan de manga à la mainstage 2, Rise of the Northstar. Après les précédentes annulation de dates, on les attendait au tournant, et on est pas déçu ! Costumes japonisants, un peu à la manière d'un gang de lycéens renégats se dressant notamment contre " la conseillère d'orientation " selon le frontman. Ils vont frapper fort en enchaînant des titres phares comme Sound of Wolves (Don't know yet bleat and they wanna test wolves ? Muhahahaa !), ou encore Again and Again. Ils utilisent bien l'espace de la scène et gagnent l'audience qui se déchaine. On se fait littéralement asseoir pour mieux sauter ensuite, c'est toujours agréable comme ambiance !
Again and again and again and again
We Smash the Game BUHA!!
C'est au tour des finlandais d' Oranssi Pazuzu et de leur blackmetal experimental de faire vibrer le Temple. Concert intense et conceptuel qui ne manque pas de noirceur. L'ingénieur du son joue avec le mix des nappes sonores à tel point qu'il fait partie intégrante du groupe et contribue largement à cette atmosphère lugubre presque palpable. Dans cette configuration live, la voix est plus présente que sur album et rend le tout plus émotif. Distinguer tout ce qu'il se passe sur scène en terme de mélodies et d'intentions est parfois difficile, même si, on le concède, on assiste à un moment particulier se vivant plutôt de l'intérieur.
Coup de cœur pour le trio d' H09909 (HORROR) et son énergie dévorante! Y-a-t-il un exorciste dans la salle ? Nous avons clairement affaire à des bêtes de scène possédées, alliant un batteur plus qu'énervé à des samples déstructurés. Une musique Horrorcore qui ne ressemble à aucune autre. C'est à se demander pourquoi on les a programmé à la Valley. On lâche prise totalement.
Ce qui n'a pas été le cas avec Modern life is war malheureusement. On y a pas trouvé beaucoup d'intérêt après ce qu'on venait de déguster. Même si les gars se donnent, on écoute juste gentiment. On assiste à Bullet For My Valentine qui se montre bien déterminé à faire bouger le public. Les tubes se suivent, l'énergie est bonne. C'est un bon concert qui semble ravir les fans de la première heure.
On est un peu mitigé en ce qui concerne Bodycount, Avec un Ice-T décevant qui faisait un peu le malin. Ça manquait d'authenticité. On retrouve toujours le côté revendicateur du groupe, mais cette fois avec un genre de mise en scène qui ne passe pas inaperçu. On n'accroche pas, déception et une pointe de tristesse.
Ce qui n'est pas le cas de Deftones qui investit la Mainstage 1. On honore l'adolescent qui sommeille en nous. Tubes sur tubes avec un Chino en forme qui se donne et qui communique l'émotion à la foule massée pour eux. C'est un grand plaisir de les voir et on en redemande !
Dead cross, le nouveau projet de Mike Pattons (Faith no more, Tomahawk...) valait aussi le détour. Lombardo éxécute des plans jazz à une vitesse incroyable, en y mélangeant brutalité et technicité de façon très efficace. On peut juste se demander si le groupe ne jouait pas parfois la montre en faisant monter un enfant sur scène et avec une réflexion sur Johnny Depp, qui en a toutefois fait rire plus d'un ! Mais c'est sans chichi , c'est technique et lourd.
Limp Bizkit par contre ne nous a pas fait rêver ce soir. Les titres classiques comme Nookie fonctionnent bien sûr sur le public. Mais on aurait aimé plus d'ambiance à l'ancienne et moins de reprises et de parlotte. Pendant ce temps là, à la warzone, Cro-Mags envoie du hardcore 80-90's avec une grosse patate ! De très bons musiciens, ça groove, le downtempo leur va bien. On passe un très bon moment !
L'Altar accueille maintenant le brutal death de Nile, on les attendait aussi, vu leur aura ! Clairement, la technique et le savoir faire sont là, mais pas la claque escomptée. L'ambiance est profonde certes, mais pas suffisante à notre grand regret. Le son ne rend pas franchement hommage aux partitions endiablées des machines que sont ces musiciens.
Et pour conclure ce deuxième jour au paradis de la musique extrême, nous choisissons la Warzone, Hatebreed ! On aurait aimé prendre un risque et découvrir un autre groupe sur scène... Il paraît que Parkway Drive a mis le feu à la Mainstage 2 au même moment, avec une batterie toute pimpé pour l'occas'. Mais non, on ne résiste pas au charme dévastateur de nos chers américains et leur metal hardcore qui " Destroy everything ! ". C'est une valeur sûre, et les festivaliers sont d'accord. A peine commencé Proven, c'est parti pour la bagarre. Mr Jasta hurle d'une voix de fer ses tubes qui nous tombent dessus les uns après les autres, transmettant son énergie aux plus fatigués d'entre nous. La machine plus que bien huilée sait y faire, communique, et impose son efficacité à un public survolté.
On boucle la boucle du circle pit sur " I will be heard " qui finit proprement de nous achever. Un b.o.n.h.e.u.r. !
Mots et photos de Jennifer