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Pognon

Publié le 29 juin 2018 par Rolandlabregere

[...] " On met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif La politique sociale... Regardez : on met un pognon de dingue dans les minima sociaux, et les gens sont quand même pauvres. On n'en sort pas. Les gens naissent pauvres et restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres restent pauvres... Il faut qu'ils puissent s'en sortir. " On savait qu'Emmanuel Macron aimait les formules choc. Il l'a prouvé à maintes reprises. Le 13 juin, sur BFMTV, le président a livré le fond de sa pensé concernant les aides sociales qui coûtent " un pognon de dingue ".

C'est d'ailleurs plus Manu que son double, chef de l'Etat, qui s'est laissé aller à dire solo ce que rabâchent le Medef et les nombreuses officines libérales depuis que la misère s'acharne à ne pas être aperçue par les gens d'en haut. En matière de communication, le principe premier est " quel est le destinataire visé " ? En choisissant de parler du pognon, ce n'est pas à sa génération qu'Emmanuel Macron s'est adressé. La cible était délibérément les têtes blanches, celles qui forment les bataillons de retraités, enfants des Trente Glorieuses qu'il est nécessaire de courtiser pour durer. A la startup France, on détournera le regard à l'idée de parler pognon.

A l'origine, pognon est un terme d'argot. Il viendrait selon le Dictionnaire de l'argot moderne, du verbe poigner, prendre, saisir avec la main. Le pognon se prend à pleine main et se fourre au fond de la poche. Dans l'imaginaire courant, le pognon est l'argent des classes aisées ; c'est ce qui manque aux personnes désargentées abonnées au déficit de fric.

Ainsi, quand Manu parle d'argent, il le fait avec les mots du cinéma des années 1960-1970. Un petit air familier et désuet ne nuit pas à la démonstration recherchée et à la préparation de l'opinion à un prochain coup antisocial. Manu prépare le coup d'avance qu'Emmanuel mettra en action. Ce pognon dingue, nous replonge dans la folle époque des années Sarkosy où la fonction était abaissée par une indigence de l'expression. Emmanuel Macron tresse mot par mot sa stature de Sarkosy 2.0. A cette différence, qu'Emmanuel calcule ce que doit dire Manu.

C'est fou comme on est sensible à l'argent dans ce pays. Imaginons un service de table en faïence. Ça coûte un bras, voire une blinde. Il y a toujours des esprits mauvais qui pleurnichent aux éclats pour s'indigner de la facture. Pourtant, cette dernière revient comme un boomerang à ceux qui n'ont pas le pognon facile. Il y a encore qui gens qui " naissent pauvres et restent pauvres ". Ils n'ont qu'à devenir entrepreneurs, ils auront de la thune.

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