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Bromo, Ijen et Ubud

Publié le 07 juillet 2008 par Jean-Michel Frappier
Levés tôt, pleins d'entrain pour neuf heures de route cahoteuse dans une fourgonnette rouillée à la suspension complètement finie et à la clim défectueuse à l'idée de visiter un volcan pour la première fois. Notre enthousiasme se transforme vite en frustration après deux heures passées à tourner en rond en ville pour trouver d'autres passagers. On atteint finalement, 12 heures plus tard, une petite ville au pied du mont Bromo, juste à temps pour se trouver une auberge, manger un peu et aller vite au lit pour être frais et dispos pour le lever de soleil. Seul petit problème, il y a une colonie d'araignées qui vit dans notre chambre, pas des toutes petites, mais des grosses velues bien dégueulasses et il n'y a pas d'autre hôtel dans le coin!
Levés très tôt, sans vraiment avoir dormi à cause des cauchemars arachnophobes, des cernes énormes sous les yeux, nous gravissons une montagne.......... en 4x4, pour espérer une vue sur le volcan à l'aube. Avec une centaine de touristes chinois, on regarde le soleil s'élever tranquillement dans le ciel et au moment de l'apogée, on prend tous notre photo carte postale parfaite et on se surprend même à applaudir comme eux. Tout simplement magnifique! Ensuite, on monte le volcan................ en empruntant les escaliers aménagés à cet effet pour observer le cratère de plus près. Touristique, très très touristique, mais se trouver au bord d'un volcan en activité et voir la fumée qui en sort a quelque chose de vraiment excitant! Ça nous donne l'impression d'être deux explorateurs téméraires. On redescend et c'est parti pour une autre journée complète dans la minivan crade pour se rendre à notre deuxième volcan, beaucoup moins visité celui-là. La vraie aventure commence!
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On passe la nuit dans un minuscule village aménagé pour les ouvriers d'une plantation de café que l'on visite avant d'aller au lit. Notre guide nous suggère de mettre des sandales pour le confort. Après une demi-heure de marche, on a les pieds pleins de merde de chèvre et il semble trouver ça très drôle, lui qui porte de grosses bottes de marche parfaites pour l'occasion. On se balade tranquillement entre les caféiers, direction une chute d'eau où on va pouvoir rencontrer les travailleurs qui font la récolte. Notre guide prend bien son temps et regarde sa montre fréquemment. Il nous affirme qu'il faut arriver à une heure bien précise pour les croiser et quelques minutes plus tard, il nous indique le chemin de la cascade. Une fois sur place, on a devant nous une cinquantaine d'Indonésiens complètement nus qui se nettoient après une dure journée de travail. Ils sont tous morts de rire, tout comme notre guide au sens de l'humour un peu douteux, devant notre air disons assez surpris.
village plantation de café


Levés très très tôt, petit déjeuner pour emporter, un café cueilli et rôti sur place et c'est parti pour l'ascension du mont Ijen, cette fois c'est pour vrai, c'est "à pique" et c'est haut, très haut, ardu et un instant on pense sérieusement à abandonner. On ne va pas y arriver, nos jambes en feu ne nous pardonneront jamais, tout en sueur, à bout de souffle, on croise des mineurs qui redescendent en trottant, cigarette au bec avec plus de 80 kilos de soufre qu'ils ont récolté au sommet sur l'épaule (soufre qu'ils revendent pour environs 3 $). Ils s'arrêtent un instant, rient de notre air ébahi et discutent avec nous pendant que notre guide distribue notre paiement pour l'accès au volcan, des clopes et des petits pains que l'on a achetés la veille. Les mineurs font la montée deux fois par jour pour se rendre jusqu'au cratère d'où ils extraient le souffre au pic et à la pelle, respirant la fumée épaisse qui brûle la gorge et les yeux tout au long de leurs longues heures de travail. Nous, on tolère cette fumée à peine deux minutes. La seule comparaison qui nous vient à l'esprit ce sont de veilles peintures catholiques représentant l'enfer et qui servaient à effrayer les gens! Tout ça parce que c'est moins cher d'exploiter de pauvres Indonésiens que d'acheter de l'équipement moderne et de leur fournir des masques, ils sont des milliers! Pourtant, quand la fumée dense se dissipe un peu, le paysage devient magnifique et notre tristesse se transforme en émerveillement devant le lac d'une couleur azur splendide qui semble surréel à côté des coulées de lave et des flammes qui sortent des entrailles du cratère. Les mineurs nous font cadeaux de sculptures faites avec le soufre qu'ils ont recueilli et nous, un peu mal à l'aise, on leur laisse nos foulards pour se protéger de la fumée et notre déjeuner qui ne passe pas après toutes ces émotions fortes. La descente est tout aussi difficile, au pied du volcan, on remonte dans la van et on reprend la route vers le ferry qui nous fait quitter l'île de Java pour celle de Bali
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Notre première destination sur l'île paradisiaque de Bali est Ubud, centre artistique de la province qui correspond exactement à tout ce que l'on imagine de l'Indonésie. Des temples exotiques peuplés de singes espiègles, des fleurs de toutes les couleurs à l'arôme enivrant partout, même dans les cheveux des jolies femmes, des restaurants exquis aux décors soignés pour quelques dollars et des hôtels de luxe à un prix dérisoire. Le matin, deux explorateurs profondément touchés par l'injustice du monde dans lequel on vit, le soir deux bourgeois qui sirotent des margaritas glacées à la framboise dans un lounge branché, on a vraiment une vie pleine de contrastes! On y passe une semaine à se gâter, prendre des cours de batik (une technique d'impression textile), de joaillerie, manger comme des rois et finir nos journées par un massage côte à côte suivi d'un bain de pétales de fleurs où on déguste tranquillement du thé et des fruits frais!


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Video de National geographic sur les mineurs du plateau d'Ijen


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