Recouverte à plus de 98 % par des glaces permanentes - l'inlandsis -, l'île-continent Antarctique, entourée par l'océan Austral, représente à elle seule 90 % des glaces terrestres et recèle la plus grande réserve d'eau douce de la planète. Si toute cette masse de glace fondait, cela ferait grimper le niveau des océans de presque 60 mètres.
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L'Antarctique, qui contient 90% des glaces terrestres, est un continent mal connu de 14 millions de kms carrés situé au pôle sud. Les chercheurs ne savaient pas pendant un temps si sa masse se développait en raison des importantes chutes de neiges qu'il recevait ou si elle régressait.
Les images satellites des deux dernières décennies ont permis de voir que sa masse de glace se réduisait, particulièrement dans la partie ouest : c'est ce que révèle une étude parue dans la revue Nature le 13 juin 2018. Depuis cinq ans, la glace fond même trois fois plus vite. La situation va en s'aggravant d'année en année. L'Antarctique perdrait environ 219 milliards de tonnes de glace chaque année depuis 2012 contre 76 milliards auparavant.
Cette fonte accélérée pourrait faire encore monter le niveau des mers. Depuis 1992, l'Antarctique a perdu 3 000 milliards de tonnes de glace, assez pour faire monter le niveau global des océans de près de 8 millimètres. L'an dernier, les images satellite ont permis de voir qu'un iceberg géant de 6000 kms carrés -soit la taille d'un département français grand comme la Creuse- et représentant 1100 milliards de tonnes de glace, s'était détaché de la péninsule Antarctique. C'était le troisième plus grand iceberg observé par satellite.
Il faut savoir que si la majeure partie de la calotte de glace de l'Antarctique disparaissait, cela entraînerait une hausse de 60 mètres du niveau des mers.
" Cette découverte devrait dissiper les doutes sur le fait que l'Antarctique fond rapidement et représente une menace pour des centaines de millions des personnes vivant dans des zones basses côtières, soulignent les auteurs de l'étude. Nous considérons ces résultats comme une sonnette d'alarme supplémentaire pour agir afin de ralentir le réchauffement de notre planète " explique Éric Rignot, principal coauteur de l'étude et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa.
"L'avenir de l'Antarctique est lié au sort de la planète et de la société humaine. Des mesures doivent être prises maintenant pour ralentir le rythme des changements environnementaux, augmenter la résilience de l'Antarctique et réduire le risque de changements irréversibles" prévient l'océanographe australien Steve Rintoul.
Zoé Fauré
En complément : voir le reportage vidéo d'Euronews En Antarctique, la glace fond encore plus vite