Barbara, à Vienne, écrit à un homme qu’elle vient de quitter parce que « notre ciel devenait si lourd » ; après quelques semaines, elle lui écrit enfin « il faut que tu viennes », c’est l’automne à Vienne.
Corinne Hoex, elle, invite, sûre d’elle : « il faudra que tu viennes ». Tu ne peux pas rester hors d’atteinte. Comme une ondée, tu approches doucement sur la terre. Comme un orage, tu galopes, tu te jettes dans l’espace qui nous sépare, tu heurtes les obstacles qui montent du sol mais rien ne t’arrêtera, quelles que soient les blessures. Tu laisseras derrière ton passage des ombres, des dessins, des frôlements, des scintillements. Et ma main pourra enfin te toucher, non pas te saisir, on ne saisit l’eau ni le vent. C’est alors seulement que j’apparaîtrai, serai présente, je m’y brûlerai.
De texte en texte, Corinne s’adresse à celui qui doit venir, parcourant les saisons, les éléments l’un après l’autre, la terre, l’eau, l’air pour aboutir au feu et s’y réaliser dans la caresse.
Les oeuvres de Robert Lobet qui accompagnent les textes alternent les murmures des rivières et les surgissements des arbres, l’horizontalité des unes et la verticalité des autres, et parviennent à unir le je et le tu dans une étreinte ardente.