Je continue ma découverte de Virginia Woolf, cette fois-ci en anglais - et c'était à moitié une bonne idée parce que j'ai parfois l'impression d'avoir manqué des subtilités.
Ce roman nous raconte la vie, ou plutôt quelques perceptions par les autres de la vie de Jacob Flanders. L'ouvrage commence durant l'enfance, à travers les yeux de sa mère, puis se poursuit pendant ses études et sa vie de jeune homme à travers ceux de ses amis et amies, de ceux qu'il croise. Discret, peu bavard, amoureux de la Grèce ancienne, remarqué par Florinda, Clara, Sandra... On ne sait finalement rien de Jacob, ou si peu. On ne sait que ce qu'il veut bien montrer. On ne sait que ce qu'en voient les nombreux personnages du roman, qui n'en pénètrent pas forcément l'intimité. On surprend aussi beaucoup de conversations, dont on ne connaitra jamais la fin, d'impressions, de mots dont on hésite à désigner l'un ou l'autre comme auteur. Déjà, les pensées et les faits se mêlent, l'histoire ou la non-histoire se construit de flux et reflux. Bref, Woolf a bien trouvé son style et sa technique narrative avec cet ouvrage, prélude à une Mrs. Dalloway. Il laisse cependant une impression de vacuité, de désespoir, que ne m'avaient jamais laissée ses autres ouvrages.