Au premier abord, la carte Venmo représente pour son propriétaire un moyen supplémentaire – et gratuit, pour l'essentiel – d'accéder à l'argent disponible sur son compte, que ce soit pour réaliser des achats, en boutique ou en ligne, ou pour effectuer des retraits sur automate. Une option lui propose même d'activer l'approvisionnement automatique depuis une autre carte, en cas de solde insuffisant, ce qui lui permettra d'en faire son instrument de paiement principal, piloté par son application mobile.
À la clé, les fonctions sociales de Venmo s'ouvrent de la sorte à tous les règlements du quotidien : le client peut notamment, s'il le décide, publier dans son flux d'activité (à destination de son entourage) chacune de ses dépenses, instantanément. Mais l'argument le plus intéressant et probablement le plus important en faveur de la carte est le lien étroit qu'elle maintient avec l'ADN de la jeune pousse. En effet, les achats enregistrés sont toujours prêts à être répartis entre les membres d'un groupe et il est alors possible de demander le remboursement de l'avance ainsi faite en quelques gestes.
L'approche ne manquera pas de séduire les nombreux jeunes qui ont régulièrement l'occasion de partager leurs expériences (sorties, voyages, cadeaux…) avec leurs proches et qui ont constamment besoin de gérer les transferts d'argent que ces pratiques induisent. Elle leur offrira un surcroît de simplicité appréciable, en évitant aussi les oublis et autre reçus égarés, tout en leur laissant une totale flexibilité dans l'utilisation de la solution (par contraste avec les cartes à répartition automatique des transactions, telles que SharePay, qui, en pratique, visent un autre marché).
En France, l'annonce de Venmo a un parfum particulier, puisqu'elle fait écho à la démarche similaire de Lydia, il y a presque 2 ans. Et il est frappant de constater combien son alignement avec le modèle initial de paiement entre pairs rend la démarche beaucoup plus compréhensible et plus convaincante (y compris, je pense, pour les clients), même si, selon toute vraisemblance, les objectifs sont identiques dans les 2 cas et ressortent du développement des volumes traités et de la récurrence des usages.