Tous les mois, dans les 10 derniers jours, je vous parlerai littérature, tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu du mois) et comme je le fais pour le cinoche (dans les 10 derniers jours).
Lire c'est penser, communier à l'autel d'une nouvelle pensée, parler à un ami, l'écouter, l'entendre, le comprendre. Lire c'est s'ouvrir les sens sur le monde.
C'est un un peu beaucoup mon métier. C'est pas un job, c'est une manière de respirer pour moi.
THE HOTEL NEW HAMPSHIRE de JOHN IRVING
198X
Je connais John Irving non pas par le livre mais par le film. J'ai vu The World According To Garp, film mettant en vedette Robin Williams et tiré du quatrième livre d'Irving, et j'ai beaucoup aimé.
J'ai 14 ou 15 ans.
The Hotel New Hampshire sera le roman suivant The World According To Garp. J'en ai beaucoup entendu parlé car on en tourné un film aussi, en partie chez nous, au Québec, quand j'étais en cinquième année. Le New Hampshire extérieur à l'image est notre Tadoussac.
Mais cette fois je suis au secondaire. Je lis beaucoup, mais pas super souvent en anglais. Pas longtemps. Un article de magazine ou de journal mais pas un roman. Je me risque donc avec ce roman que je ne trouve qu'en anglais à la bibli. Et je n'oublierai jamais cette délicieuse expérience.
The Hotel New Hampshire raconte l'histoire de la famille Berry, Win et Mary, et leurs 5 enfants, Frank, Franny, John, Lilly et Egg et l'entreprise familial que sera leur Hotel New Hampshire. Ça semble simple, mais c'est une histoire beaucoup plus tordue que ça n'y parait. Comme on l'indiquera dans le livre, la famille est normale comme la pluie dans une journée. John (Iriving?) est l'enfant qui nous raconte sa famille. Il a une liaison particulière avec sa soeur Franny, voire incestueuse. Frank, l'ainé, est réservé et gay. Franny est une beauté naturelle fonceuse. Elle sera freinée dans ses enthousiasmes par un quart arrière vedette scolaire et ses coéquipiers. Lilly est une enfant qui cesse rapidement de grandir et Egg est un petit garçon qui adore porter des costumes.
Certains de ses personnages ont un destin tragique. Je ne vous dirai pas lesquels. Un seul: le chien.
Mais la mort du chien est traité avec humour (même si il s'appelle Sorrow) alors qu'on le ressuscite maladroitement en taxidermie plusieurs fois, sans réels succès.
L'Hôtel se transporte en trois endroits différents, disposés entre l'Europe et les États-Unis. On y trouve des amoureux des ours, des gens déguisés en ours (!?!), l'ours étant une obsession chez Irving dans toute son oeuvre.
On y traite de prostitution, de communisme, de suicide, d'inceste, d'affaires familiales.
Jamais de manière tout à fait normale.
Et comme je lisais un livre en anglais pour la première fois, cette lecture ne pouvait donc pas être normale pour moi.
De nos jours, peut-être trouveront nous que c'est trop "monde à l'envers". Mais pas complètement gratuitement.
Avec un beau style.
Et une vision d'Amérique oblique.
J'ai aimé le livre.
J'ai aimé le film, avec Beau Bridges, Natassja Kinsky, Jodie Foster, Rob Lowe et un très jeune Seth Green.
Et il occupe cette place particulière qui me fait lire David Foster Wallace ou Isaac Asimov entièrement en anglais.