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La percée de Barack Obama ne signifie pas la naissance d'une grande vague de changement dans l'Amérique profonde ; loin s'en faut.
La présidentielle de novembre 2008 écrase le renouvellement sénatorial.
A la lecture de cette élection et de la candidature Obama, les médias concluent à l'Amérique qui change.
Il est donc intéressant de regarder avec soin l'autre scrutin majeur : les élections sénatoriales.
Depuis 15 jours, les sondages significatifs commencent à tomber Etat par Etat.
Qu'indiquent-ils ?
Alaska : avantage à T. Stevens (R) Sénateur sortant,
Iowa : avantage à T. Harkin (D) Sénateur sortant,
Kansas : avantage à P. Roberts (R) Sénateur sortant,
Michigan : avantage à C. Levin (D) Sénateur sortant,
Minnesota : avantage à N. Coleman (R) Sénateur sortant,
Mississipi, New Jersey, North Carolina, Texas … : dans tous ces Etats le Sénateur sortant a l'avantage dans des conditions souvent larges.
Dans tous les sondages à ce jour publiés et sur des bases dégageant une marge de sécurité, il y a deux scrutins avec des changements : la Virginie avec la probable victoire de Mark Warner et le Colorado avec celle de Mark Udall (D).
Cette situation politique appelle trois commentaires majeurs :
* la présidentielle est dominée par un micro-climat marqué par le rejet de Bush et la primaire démocrate par le clivage sur le retour des Clinton. Les votes des primaires ont été très ponctuels et ne méritent pas encore des leçons à caractère général et durable,
* le contexte politique américain demeure d'une terrible continuité. Les médias et les " rivages" (cotes Est et Ouest) créent ou amplifient des modes qui ne sont pas nécessairement celles de l'Amérique profonde,
* la course à la notoriété précède toute candidature crédible. L'acquisition de cette notoriété coûte tellement cher que l'avantage "mécanique" au sortant devient considérable. On devrait d'ailleurs parler de l'avantage " aux sortants " car la course sénatoriale devient de plus en plus la compétition entre un Sénateur sortant et une autre personnalité déjà dotée d'un mandat important (ancien Gouverneur, Congressman ….).
Derrière ce sentiment de continuité politique, il y a d'abord des contraintes techniques.
Mais il ya aussi un grand conservatisme de l'électorat populaire Américain.
L'élection s'annonce beaucoup plus serrée que certains pronostics actuels.