Quand un conseiller de McCain dérape sur le terrorisme

Publié le 07 juillet 2008 par Sam Lebel

Selon Charlie Black, un attentat «serait un gros avantage» pour le candidat républicain à la Maison Blanche. Le camp Obama a aussitôt dénoncé une stratégie «de la peur».


«Ce qu’il nous faudrait, c’est un bon attentat.» C’est en substance ce qu’a déclaré lundi au magazine Fortune le stratège de campagne de John McCain, Charlie Black. Selon cet ancien lobbyiste, une attaque terroriste aux Etats-Unis «serait un gros avantage» pour le candidat républicain. Malgré ses rapides excuses et un désaveu de McCain lui-même, l’équipe d’Obama a naturellement rebondi sur ces propos qui illustrent selon elle «la politique de la peur» des républicains.

Pour Richard Ben-Veniste, collaborateur du sénateur de l’Illinois, Charlie Black a livré un «aperçu très décevant de la pensée» qui sous-tend la campagne du camp McCain. Il n’a pas été jusqu’à appeler à sa démission mais selon lui, les républicains exploitent la menace du terrorisme «à des fins politiques», comme Bush l’avait fait lors de la campagne de 2004.

Or, selon Barack Obama, l’approche «Bush/McCain» a rendu l’Amérique «moins sûre», avec un berceau de l’extrémisme en Irak, le leader d’Al-Qaeda Oussama Ben Laden toujours en fuite et les talibans qui connaissent un nouvel essor en Afghanistan.

Le gouverneur du Minnesota Tim Pawlenty, désigné par la presse comme le favori pour la vice-présidence du camp républicain, a essayé pour sa part de minimiser sur Fox News les propos de Charlie Black. «Je pense que Charlie essayait sans doute de refléter le fait que John McCain est perçu comme ayant une légitimité plus grande que Barack Obama en matière de sécurité nationale et pour les questions internationales, mais il a admis que sa déclaration était maladroite». Tout comme cette tentative de justification, un rien faiblarde.

En 2004, George W. Bush avait joué à plein la carte de la sécurité nationale, accusant notamment son adversaire démocrate John Kerry de faiblesse sur la question. Mais loin devant le terrorisme, c’est désormais la situation économique qui préoccupe le plus les électeurs américains. Si McCain domine sur le terrorisme et la sécurité nationale dans les sondages, Barack Obama est crédité d’une large avance sur ce thème.

Globalement, le candidat démocrate enregistre une avance de 12 points sur son rival républicain selon un sondage publié mardi par le Los Angeles Times. L’enquête crédite Obama de 49% des voix contre 37% pour John McCain et en incluant le défenseur des consommateurs Ralph Nader ou le libertarien Bob Barr, qui ont annoncé être candidats, le sénateur de l’Illinois accroît même son avantage avec 48% des voix contre 33% pour son rival.

Source liberation + AFP