Apparemment Hegel distingue le grand homme de l'aventurier. Le grand homme est celui qui fait se réaliser le désir du peuple. L'aventurier va contre le peuple.
Ce qui a des implications curieuses. Napoléon, Hitler et Staline seraient des grands hommes. Et cela ne contredit pas Hegel : ils ont poussé à l'absurde les valeurs de leur peuple, ce qui a sorti l'humanité de sa torpeur et l'a forcée à réagir pour ne pas disparaître. En quelque-sorte, les valeurs du peuple des grands hommes ont laissé une trace par la réaction qu'elles ont produites.
Quant à l'aventurier, c'est, tout aussi curieusement, ce qu'une partie de la littérature du management anglo-saxonne appelle un "entrepreneur". C'est une personne qui veut asservir le peuple à ses idées. Pour cela, il joue sur ses forces et sur nos lâchetés. Ce qui semble ressortir à une autre théorie de Hegel : la dialectique du maître et de l'esclave (ou serviteur). Le courage ou l'inconscience permettent d'asservir l'autre. Mais l'homme asservi se transforme, et prend le dessus.
Y aurait-il là deux mécanismes qui permettent au monde de se transformer ?