Pitch : Ben Campbell, étudiant doué au prestigieux M.I.T., est contraint de partager son temps entre ses études et petits boulots afin de pouvoir payer ses frais de scolarité. Lorsqu'un groupe d'élèves aussi doués que lui le repère, ils lui proposent de participer à un jeu bien plus lucratif... Tous les week-ends, cette petite bande de mathématiciens hors pair se rend à Las Vegas pour jouer au blackjack sous de fausses identités, avec des règles qui ne doivent plus rien au hasard. Guidés par le professeur et génie des statistiques Micky Rosa, ils ont compris comment prévoir les cartes et communiquer entre eux pour rafler de très grosses mises.
Séduit par l'argent facile, la vie de rêve et Jill, sa très belle équipière, Ben multiplie les défis. Les risques augmentent pourtant rapidement avec les mises, et les cartes ne restent pas longtemps son seul adversaire : il doit désormais se méfier de Cole Williams, le plus terrifiant des hommes de main des casinos.
Notre avis : Divertissement surprise de l'été agrémenté d'une solide (et incompréhensible) réputation outre-atlantique jusqu'alors, Las Vegas 21 s'impose comme un film rock'n roll et roublard inspiré d'une histoire vraie. Peu rigoureux sur la forme mais logique, décomplexé, sobre, fun et dopé comme il faut pour s'éclater... Le film dont nous n'attendions rien par excellence. Il aura suffit d'un gros succès américain (près de 100 millions de dollars de recettes) pour s'interroger ainsi que d'un bouche à oreilles favorable pour s'y intéresser : Las Vegas 21 est une jolie surprise sans être le film de l'année ! A la base du long métrage, une histoire vraie : celle d'une poignée d'étudiants M.I.T qui ont dévalisé les casinos de Vegas en comptant les cartes histoire d'augmenter leur argent de poche. Ici, le sujet est repris et adapté dans une sorte de spirale "policière" à tiroirs dont nous ne révèlerons rien, ce qui serait dommage. Disons juste que le jeu en vaut la chandelle. Produit par Kevin Spacey himself, le film s'envole vite et bien sous la direction de Robert Luketic. Le réalisateur de Sa mère ou moi, La revanche d'une blonde... s'amuse comme un dingue à la tête de cette arnaque bien pensante estudiantine. Mixe habile entre l'ambiance d'un Ocean's Eleven et le déroulement comme le fond de The girl next door, Las Vegas 21 tire vers le haut ce que d'autres auraient plombé allègrement. Grâce à un sens maîtrisé de la décontraction et d'une intrigue somme toute logique, le film prend des allures de grande récréation matinée d'un soupçon de complexité narrative. Ici, le but n'est pas de dresser un thriller à rebondissements qui nous mettra par terre mais bien autre chose. C'est en cela que le film gagne des points très rapidement. Ici, le héros veut payer ses études car maman fauché en mettant à rude épreuve ses capacité mathématiques. Loin des clichés bêtas et des rudiments des thrillers teenage auxquelles les premières minutes du film font référence, Las Vegas 21 bouillonne surtout dans un autre domaine : celui de la flambe intégrale. Mettre le paquet dans l'esbrouffe et le délire. En cela, le film est une réussite : oubliez la véracité des événements et laissez vous porter avec panache. L'ensemble va très vite (les deux heures passent comme une lettre à la poste), l'intrigue rock'n roll oscille entre rires, simplicité et bonne humeur, le tout porté par une B.O détonnante et un casting aussi inconnu (pour la plupart) que dynamique et bénéfique pour le film ! A sa tête, Jim Sturges, sorte de faux frère de Joshua Jackson : à la fois timide, extraverti, assuré et séducteur, Sturgess en impose et accompagné d'une poignée de seconds rôles tous soignés (même Kate Bosworth met le feu aux poudres) comme de guests de luxe (Fishburne et Spacey) hisse le film dans les hautes sphères du divertissement. Le coeur du film réside bien évidemment autre part. A la manière de The Girl Next Door, ici, les casinos remplacent l'industrie du porno et l'intrigue très "thriller entertaining" sert d'apprentissage de la vie pour Ben, le personnage principal : fortune, faux semblants, univers impitoybale, premier amour contrarié puis finalement réjouissant... tout y passe dans la même veine. Luketic y insuffle même une critique d'un système sociologique impeccable en se servant de la morale humaine de ce jeune type surdoué. Une sorte de mécanique bien huilée qui laisse transparaître au final les véritables intentions du film : le passage de l'âge adolescent à l'âge adulte et l'apprentissage d'un monde impitoyable : la vie. Las Vegas 21 s'impose au final comme un très sympathique divertissement faussement calibré pour mieux surprendre là où on ne l'attendait pas et surtout très intelligent. Arnaque, flambe, réussite professionnelle, ambition... tout y est pour un tour de grand huit illuminé aussi rocambolesque que bien mené et d'une cohérence remarquable en dépit de nombreux défauts de forme. Le fond est sauf lui !Pourquoi y aller ?
Pour l'ensemble du casting, tous remarquables. Pour les virées à Las Vegas. Pour le panache de l'emsemble. Pour l'intrigue aussi décontractée que passionnante.
Ce qui peut freiner ?
Les quelques approximations de l'intrigue. Les (rares) mauvais pas de réalisation.