Quel disque ! Moi qui m’attendais à découvrir un nouveau trio sympa, je reste encore aujourd’hui bluffé par A Humdrum Star !
GoGo Penguin est un groupe venu de Manchester et qui propose une musique jazz à base de piano, contrebasse et batterie, respectivement joués par Chris Illingworth, Nick Blacka et Rob Turner.
Pour autant, on peut entendre également l’amour grandiose que les trois musiciens vouent de façon très ouverte à la musique dans cet incroyable mélange acoustique-électronique. Évidemment, l’essentiel des sonorités a été enregistré de la manière la plus organique possible, et les influences vont autant du jazz à Brian Eno, que de la musique caribéenne à la culture japonaise.
Il m’est difficile de choisir parmi les neufs morceaux tant chacun me touche profondément, chacun se concentrant sur certains aspects de l’univers du trio. D’ailleurs, que vous l’écoutiez en entier ou en mode aléatoire, les neuf titres s’embellissent encore plus les uns les autres dans cette unité formée.
Bien sûr, je pourrais commencer par « Strid », lequel déploie en huit minutes ce que le jazz offre de plus extatique à mes yeux, en live comme sur disque. Cela, grâce à une vivacité euphorique et maîtrisée à la fois, comme s’il ne s’agissait pas d’une composition sinon d’une improvisation issue de la parfaite entente, ou symbiose, des musiciens.
Il n’est pas étonnant que leurs albums aient reçu très vite des éloges (le deuxième album fut ainsi nommé au Prix Mercury) avant qu’ils n’annoncent leur signature sur le label culte Blue Note, synonyme par excellence de jazz, pour le suivant.
Si l’étiquette jazz reste la plus appropriée pour ce quatrième album, la musique de GoGo Penguin est parfois comparée à celle d’artistes d’autres univers, par exemple Radiohead (certains passages de « Reactor » colleraient très bien dans les dernières productions du quintet d’Oxford) ou Aphex Twin (assurément pour le jeu de batterie qui, parfois, s’emballe presque autant que sur des titres de l’Anglais, notamment dans « Raven » ou « Bardo »). Personnellement, à l’écoute du morceau d’ouverture « Prayer », je pense même à Nils Frahm, le pianiste allemand étant devenu l’une des références actuelles.
Je ne me lasse déjà plus de ce disque. À nouveau, grâce à toi Kerstan, je découvre un groupe que j’adore déjà. Et pour la seconde fois, je sais que j’écoute l’un des meilleurs albums que je pourrai découvrir cette année.
(in heepro.wordpress.com, le 19/06/2018)
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