Ça consume... ça consomme... des objets... des idées... des hommes.
Je veux parler de l'air du temps...
Le mariage pour tous fait partie de ces tentations qui nous donnent l'impression d'aller de l'avant alors qu'on ne fait que tourner en rond en déplorant ou en célébrant les atermoiements du temps qui passe...
Tout progrès est en même temps un regret !
Tout gain est en même temps une perte de temps... on avance mais à reculons!
Et à force de s'estimer perfectibles, on a fini par renoncer à la perfection pour ne plus du tout croire au grand soir... autant en emporte le vent !
Ce rien secrété par le temps... le bon comme le mauvais... plus aucun être n'est à l'abri de ce dérèglement climatique... aucun refuge ne peut plus être à l'abri du déluge, à l'implosion des cœurs pudiques ou l'explosion d'une bombe atomique!
Comme s'il n'y avait plus rien à construire, on ne cherche plus qu'à s'entredétruire... à s'éliminer au fur et à mesure... c'est la grande compétition... où ce ne seront pas les meilleurs, mais les pires qui l'emporteront.
Gabegie : la meilleure technologie est entre les mains des artisans ou des partisans de la pire idéologie, de la démagogie qui prétend avoir retrouvé le temps perdu.
Sous prétexte qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, on a conçu un soleil nouveau.
Vous entendez "mariage pour tous", là ou j'entends : divorce pour tous!
On boit le jus et on jette l'écorce.
Rien n'est durable, tout est jetable!
On s'en débarrasse, on ne s'embarrasse plus du dur désir de durer...
Tout a désormais une durée limitée, une chronique de mort annoncée, une obsolescence programmée...
Père et mère sont devenus éphémères, quantités négligeables... plus aucune constante, que des variables d'ajustement ou d'agrément...
ON NE RÉPARE PLUS ... ON SÉPARE... ON SE SÉPARE pour faire la part des choses, retenir l'effet et ternir la cause.
Tout le monde se marie avec le temps et en même temps, tout le monde divorce avec l'éternité.
On ne se dit plus : pourvu que ça dure ! Mais pourvu que ça passe parce que nous sommes désormais dépourvus de conscience et de patience.
On n'attend plus Godot, on tire les rideaux!