Avant toute chose, il faut savoir que les femmes, les bourrelles, pouvaient exercer comme torture que la flagellation sur les femmes et que celle-ci a été supprimée en 1601. A savoir aussi, que je n’ai trouvé aucune illustration de bourrelle et que je suis dans l’obligation de mettre des illustrations de bourreau qui n’ont absolument rien à voir avec cet article. Il y a aussi des images qui peuvent heurter votre sensibilité. Si vous êtes sensibles, allez plutôt lire cet article (il est bien, mais il perd les poils).
Les bourreaux représentaient des personnes importantes mais on se méfiait extrêmement d’eux, faut dire qu’ils appliquent la loi et surtout les sanctions. Les bourreaux mettent à morts les coupables et parfois même, ils les torturent, longtemps. Pour les reconnaître, ils devaient porter des tenues jaunes ou vertes, couleurs de la tromperie et de l’association avec le diable ou encore coudre certaines insignes sur leurs manches pour pouvoir les distinguer de la population. Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire de Marguerite Le Paistour, une des rares femmes bourreaux de l’histoire de France qui pour exercer sa fonction, se travestissait.
L’enfance triste de Marguerite Le Paistour
Disons-le, Marguerite n’a pas eu une enfance dorée, bien au contraire. Elle est née le 2 août 1720. Son père est le capitaine d’un navire et sa mère… Ben sa mère décède alors que Marguerite n’a que neuf jours, alors on ne peut pas dire qu’elle a joué un rôle dans cette histoire. En revanche, il va y avoir des conséquences à sa mort. Guillaume le Paistour épouse en seconde noce une véritable tyran. Elle prend en grippe la petite fille et durant toute sa tendre enfance, elle va lui en faire voir de toutes les couleurs et disons-le, elle va lui faire subir des violences physiques et psychologiques.
Alors qu’elle atteint sa vingtième année, Marguerite le Paistour décide de quitter le foyer paternel et l’ambiance extrêmement pesante pour mener la grande vie dans d’autres contrées. Elle quitte alors Cancale et la Bretagne mais elle est marquée à vie et porte une haine profonde à toutes les femmes.
La fuite de Marguerite le Paistour
Une jeune fille qui fuit le domicile parental encourt de nombreux risques, non seulement elle peut être agressée mais en plus, et surtout, si on la reconnaît, on peut la reconduire chez elle et ça Marguerite ne peut pas l’imaginer… Alors elle trouve un moyen simple de changer d’identité, elle se coupe les cheveux et vole les vêtements de son frère aîné. En parcourant les chemins, elle fait la connaissance d’un prêtre et lui propose de l’accompagner, elle voyage ainsi accompagnée et constatant que le mec ne se rend pas compte qu’elle est une femme, elle décide d’en jouer et lui propose de devenir servant de messe, sous le nom d’Henri. Le saint-homme accepte de rendre service à son compagnon de voyage et leur collaboration va durer environ cinq ans.
Marguerite Le Paistour et le travestissement
Lorsqu’elle quitte ses fonctions auprès du prêtre, Marguerite pousse le vice et se fait enrôler dans l’armée. Elle a une colère et une haine qu’elle ne parvient pas à faire passer, alors l’armée est la solution, elle va pouvoir se battre avec des personnes qui ont du répondant. Elle aime l’idée… Mais finalement, elle s’y ennuie, car il n’y a aucun lien entre elle et ses victimes, aucune émotion et surtout elle ne peut exprimer sa colère et sa vengeance sur aucune femme, alors elle déserte. Marguerite intègre alors l’armée de Marie-Thérèse d’Autriche, reine d’Hongrie et de Bohème. Elle y rencontre une dizaine de compagnons d’arme avec qui elle s’entend très bien et ensemble, ils décide de tous déserter pour rentrer en France et Marguerite Le Paistour reste quelques temps à Strasbourg où elle fait une rencontre déterminante.
L’apprentie du bourreau s’appelle Marguerite Le Paistour
Alors qu’elle ère dans les rues de Strasbourg, miséreuse et misérable, elle rencontre le bourreau de la ville qui lui propose de travailler pour lui. Marguerite Le Paistour se révèle être une élève modèle et jamais elle ne sèche aucune leçon. L’œil brillant, le regard vif et les gestes précis, elle maîtrise son job à la perfection. On raconte à son propos qu’elle « écartèle, brûle, pend, marque au fer rouge… avec une force surprenante… et une précision chirurgicale ». Rapidement, elle cherche un vrai poste car elle n’a plus rien à apprendre, alors elle part à Montpellier mais il n’y a pas de place pour elle en Languedoc, en revanche, c’est à Lyon qu’elle monte en grade en devenant bourreau de la ville. Pendant trois ans, sous le nom d’Henri, elle écartèle les hommes mais surtout les femmes, les torturer et finalement les tuer pour son plus grand plaisir. Et puis un jour, par inadvertance, sa servante se rend compte que Marguerite est une femme et rapidement, elle est envoyée en prison.
L’incarcération de Marguerite Le Paistour
En prison, elle rencontre une nouvelle personne qui va déterminer non pas sa vie mais bien sa postérité, c’est Jean-Baptiste Richard, père du couvent de la Guillotière à Lyon. Pendant ses mois de détention, le père lui rend visite régulièrement, ils se prennent d’affection et Marguerite se sent à l’aise de raconter toute sa vie mais aussi ses tourments. Elle lui explique le plaisir qu’elle prend à tuer des femmes alors que mettre fin à la vie d’un homme ne lui apporte aucune satisfaction. Sans filtre, elle donne tout de son histoire. Et c’est bien grâce aux notes de Jean-Baptiste Richard qu’il est possible aujourd’hui de raconter l’histoire de la bourreau de Lyon.
Et après ?
Marguerite Le Paistour, lorsqu’elle sort de prison rencontre un homme, Noël Roche, et décide par amour de rompre avec la vie qu’elle mène depuis l’âge de vingt ans, alors elle part avec son époux vivre en Bretagne, à Cancale, son village natal ou elle donne naissance à une petite fille, Marguerite Marie Jacquemine Roche.