Piscine, mur monumental de la Poste, mais aussi ancienne cure de la paroisse Saint-Nicolas…Saint-Gervais Mont-Blanc continue son voyage dans les différentes formes de l’art et de la création contemporaine.
2KM3 Acte II, le street art indoor
Cette première édition, entièrement soutenue par des entreprises mécènes de la région, a rencontré un franc succès, faisant entrer la petite commune du Mont-Blanc (3600 habitants à l’année) dans le monde de la création contemporaine accessible à tous.
La télécabine du Bettex, écrin pour toiles…
Le challenge 2018, lancé aux artistes réunis à nouveau cet hiver, dans d’anciens ateliers de Saint-Gervais « pour travailler dans une sorte d’émulation », comme le souligne Zoer est encore plus insolite. Le nouveau terrain de jeu des six compères pour y accrocher des toiles, est très mécanique et technique : la gare de départ de la télécabine du Bettex, et la piscine municipale flambant neuve…
L’oeuvre et Irsut, son artiste… (crédits photo: Sylvie Roman)
Une dizaine d’oeuvres réalisées avec des médiums plus traditionnels de la peinture classique, huile, acrylique, sur des toiles montées sur des châssis particuliers, en raison des conditions extrêmes des lieux d’exposition (châssis alu).
La gare de la télécabine du Bettex promet une surprise aux visiteurs qui se presseront dès cet été : un grand triptyque de Irsut (Hugues Chevalier de son vrai nom), qui déroule sur plus de 5 mètres une toile abstraite mais à la limite de la figuration, si ce n’est l’inverse. On imagine reconnaître un haut pic pyramidal, couronné d’un disque rouge… Rappel des cimes enneigées en fin de journée ? Traité dans les trois couleurs primaires, « comme à son habitude », confie l’artiste, le tableau est puissant, solaire, franc. Le contraste est particulièrement heureux avec la pénombre de la gare, la machinerie complexe, faite d’engrenages, câbles, tirants, et les bennes de la télécabine à l’arrêt. Cela nous replonge dans le Fernand Léger des années 30, puissant, coloré, mais très éloquent !
L’Art contemporain s’invite à la piscine
La piscine elle, s’est parée d’oeuvres de différents formats, d’un « classique » 100 x 100 cm à un panneau de 5 mètres de long ou encore, des œuvres au format mural, sur l’un des côtés du bassin. Dès l’entrée, et visible depuis les baies vitrées en façade, de Zoer nous accueille, dans des tons francs et très colorés, jouant les contrastes, et où la silhouette d’une « frite de natation » jaune poussin est parfaitement reconnaissable. Pas de doute, l’escalier qui s’ouvre sous nos pieds (paré d’un béton brut gris architectonique) nous mène dans une arène aquatique… Au fil des étages, parant les murs des escaliers ou des liaisons entre les vestiaires et les douches, d’autres œuvres s’égrènent : Swiz explore les mondes de l’architecture et des profondeurs de la toile, par un jeu de facettages, d’ombres, et de trompe-l’oeil. Ses toiles sont comme des nouvelles dimensions, invitant à passer « de l’autre côté ». Etienne de Fleurieu (ci-contre) continue d’explorer la voûte céleste, les milliers de points lumineux, parant le plafond d’un escalier de ses rêveries poétiques et constellaires, appelant le nageur à oublier un peu le sport, pour regarder le ciel si pur et étoilé au pied du Mont-Blanc.
Fresque murale
Deux lieux plus classiques, l’ancienne cure de Saint-Nicolas, et la maison Forte Haute de Tour, sont investis par les œuvres de Denis Monfleur (ci-dessus et dessous), un sculpteur qui s’intéresse à la forme épurée, dans des roches très dures, granites et laves. Une invitation et une méditation autour de la mort et de la résurrection, des corps et de leur évolution.