Branché à l’heure anglaise.

Publié le 07 juillet 2008 par Marbor

Comme chaque annee a cette periode, la planete sport a pour centre l'Angleterre. En effet, en ce week-end, se disputent simultanement le grand prix de F1 a Silverstone, et la finale de Wimbledon. L'annee derniere deja, L'Equipe accordait un numero special a cet evenement, mais cette fois-la, il faut preciser que le prologue de la Grande Boucle se disputait dans les rues Londoniennes. Bien que n'accueillant plus le Tour, l'Angleterre reste l'objet de tous les regards. Retour sur ce week-end so british.

Wimbledon: Williams, what else?

On le pressentait, les soeurs Williams s'etaient entrainees, elles ne pouvaient que revenir en force. Le doute etait neanmoins permis: Serena allait-elle reussir son retour au plus haut niveau, parviendrait-elle a redevenir meilleure que sa soeur? Des les premiers tours, on pu constater la suprematie renaissante des Americaines, mais celles-ci ne se devoilerent pas totalement. Des matches bien controles, des victoires nettes sans jamais avoir ete inquietees, un set tout au plus dispute. Le tableau fut plutot clement. Aucune favorite sur leur chemin, tout juste des seconds couteaux, a l'instar de la demi-finale de Serena, ou elle eut pour adversaire la Chinoise Zheng. Seule Venus se vit opposer un adversaire a sa mesure: Dementieva. Mais tres vite, le match tourna a la demonstration, avec pour score finale 6-1 7-6. La finale promettait d'etre splendide, et elle le fut. Entre deux monstres de puissances, difficile de s'ennuyer. Mais comme prevu, ce fut Venus qui s'imposa et garda sa couronne.

Est a souligner l'impressionnante performance des Williams. Plusieurs fois au plus au niveau, elles avaient chute dans le show-business. Mais il est aujourd'hui incontestable que lorsqu'elles se remettent a l'entrainement, elles sont intouchables.

Nadal depasse le maitre.

On s'y attendait, a s'est produit. Nadal, au terme un match d'une intensite extreme, a triomphe de Federer, cinq fois vainqueur ici a Wimbledon, sur le gazon anglais. Retour sur ce match d'anthologie.

Deux petits sets et puis disette.

Rafa marqua de son emprunte le debut du match. Tout de suite, il poussa Federer a la faute, l'acculant en fond de cour, lui faisant visiter les quatre coins du terrain. Cette domination se concretisa par le gain de la premiere manche, grace a un petit break. Le clan du Suisse commenait a douter, a paniquer. Ils avaient conscience que ce match avait une importance bien autre que la normale: si Nadal venait a gagner, il contesterait la place de numero 1 mondial, que Federer occupe depuis deja cinq ans. De plus, la victoire de l'Espagnol, si elle venait a se confirmer, aurait d'avantage l'allure d'une passation de pouvoir. En effet, Roger n'a plus gagne de tournoi du Grand Chelem depuis l'an dernier. Wimbledon restait sa place forte, sa surface, ou personne n'avait le droit ne serait-ce que de l'inquieter. Mais depuis trois ans, le Majorquin se faisait un devoir de venir le titiller, la ou personne encore, depuis cinq ans, n'etait parvenu a le mettre en danger. Deja, l'an dernier, cette finale avait ete l'objet d'une lutte acharnee, ou le numero 1 et le numero 2 mondiaux se rendaient coup pour coup. On sentait bien que dans un an ou deux, les pelouses degarnies de Wimbledon allaient avoir un nouveau roi. Mais deja le deuxieme set etait reparti. Cette fois, Federer parvenait a breaker l'Espagnol, pour mener 3/0. On croyait alors la seconde manche pliee, mais c'etait sans compter sur le reveil de Nadal. Quelques passings venus d'ailleurs plus tard, et c'etait l'Ibere qui repassait devant et, peu de temps apres, s'adjugeait : 6/4.

Un nouvel espoir.

Aux yeux des specialistes: il n'y avait plus rien a faire. Nadal, trop fort, trop rapide, trop puissant, avait en ses mains tous les atouts pour vaincre son grand rival. Il semblait tout bonnement impossible que Federer parvienne a renverser la vapeur. On sentait la defaite plus proche que jamais pour le joueur originaire de Bale. Mais a la surprise generale, le combat regagna en intensite et devint plus indecis que jamais. On eut droit au premier jeu decisif de la rencontre. Les echanges somptueux fusaient, c'etait un veritable festival. L'hegemonie de Federer n'appartenait pas encore au passe. Le quatrieme set repartait sur les memes bases. La force mentale de Nadal fut une fois de plus demontree. Jamais il ne paniqua, ses coups etaient toujours tres surs, et l'idee d'une nouvelle defaite ne sut le perturber. On fut dans l'obligation de constater que Federer avait plus de peine a remporter sa mise en jeu que son adversaire du jour, son adversaire de toujours. Mais tant bien que mal, il parvint a l'amener, une nouvelle fois, au tie-break. La, Nadal crut bien tenir sa premiere victoire en terre anglaise: il menait 5-2. Sur le service de l'Espagnol, qui theoriquement lui permettait de conclure le match, Federer renvoya fort bien les offensives espagnoles, et debreaka. Le Suisse, sous les encouragements du public a premiere vue rallie en sa faveur, sorti de sa raquette deux aces, pour lui faire esperer, entr'apercevoir, un cinquieme et dernier set. Par la suite, Nadal se procura deux balles de match, dont une sur son service, mais sans reussir a les concretiser. Finalement, au bout d'un jeu decisif memorable, Federer remporta le set.

Nadal contre-attaque.

Comment, apres avoir mene deux manches a rien et s'etre procure deux balles de match, Nadal s'etait-il place dans cette situation tres delicate, ou il n'avait pour choix que de gagner? Le mental ne l'avait pas trahi. Peut-etre etait-ce cette legere coupure due a la pluie? Quoi qu'il en soit, il devait retrouver son meilleur niveau, gommer ces petites imperfections, qui, en d'autres temps, ne lui auraient pas pose de problemes. Mais la, c'etait autrement different. On avait droit au match de l'annee, de la decennie, qui sait? Toujours au bord de la rupture, Federer reussit a se maintenir dans le match. Mais a 3/3, La pluie refit son apparition. Une bonne demi-heure de pose s'imposait. Au retour des vestiaires, les joueurs ne semblaient pas avoir perdu en concentration. Leur jeu etait a un niveau quasi identique, et meme si de temps en temps, l'Espagnol semblait un poil au dessus, l'ecart n'etait pas suffisant pour se concretiser en un break. Ils pousserent le match jusqu'a 6-6, service Federer. On avait peur que la nuit n'interrompe la rencontre. Deja, la lumiere commenait a manquer. Mais au terme d'un jeu d'un niveau inoui, Nadal reussi le break. L'ombre de la defaite planait depuis un bout de temps sur Federer. Sur le service de du Majorquin, on crut un moment au debreak du Suisse, mais l'Espagnol, impressionnant de maturite, ne laissa pas passer cette nouvelle occasion, et remporta la rencontre. Aussitot, fou de joie, il escalada les tribunes, grimpa sur le toit, le toit du monde.

On peu desormais s'attendre a un changement de direction dans l'entreprise tennis. On ne voit plus desormais comment Federer, profondement marque, remportera le moindre tournoi du Grand Chelem cette annee. Difficile alors de l'imaginer encore numero 1 mondial la saison prochaine. Roland Garros lui semble inaccessible, l'US Open et l'Open d'Australie est promis a Djokovic, Nadal ou a une surprise. Et si maintenant Wimbledon, surface qui convient parfaitement a un joueur usant du service-volee, tombe aux mains d'un Espagnol, plus jamais on ne reverra Federer soulever un trophee. Il y a fort a parier que le Suisse envisage serieusement sa retraite, faisant un complexe d'inferiorite vis-a-vis de Nadal. La fin d'une epoque?

Silverstone: une histoire de pneus.

Decidement, les elements se seront dechaines a Silverstone, ou se deroulait le neuvieme grand prix de la saison. Ses larges virages en S en font sa reputation. Au depart, en premiere ligne, on retrouvait Weber et Kovalainen. Mais un depart tonitruant de la part de l'Anglais Hamilton, ajoute a un depart hesitant de la premiere ligne, et on retrouvait le Britannique dans les roues du Finlandais. Quelques tours plus tard, et Hamilton trouvait l'ouverture. Il n'avait plus qu'a filer, le champ libre. Sur la route trempee, les sorties de routes de faisaient nombreuses. C'est ainsi que Massa, premier au classement general, se retrouvait en derniere position, devance de peu par Weber. A mi-course, la pluie refit son apparition. Les retours aux stands s'opererent dans la plus grande confusion. Le choix de pneumatique etait crucial. Raikkonen et Alonso, alors deuxieme et troisieme, ne choisirent pas les pneus extremes'', dont les larges rainures permettent une evacuation de l'eau plus rapide. C'est ainsi, que perdant 3 secondes au tour, voire plus, sur ceux qui avaient choisi la bonne strategie, ils furent contraints de rentrer aux stands une nouvelles fois. Barichello, ancien coequipier de M. Schumacher, pouvait ainsi faire une remontee aussi inesperee que fulgurante, pour tres vite se retrouver en seconde position. Hamilton, avec une avance confortable, remporta le Grand Prix devant son public. Il est a souligner que le Franais Sebastien Bourdais, a realise l'incroyable performance de terminer 11eme! En tout, treize voitures auront rallie l'arrivee.

Classement du Grand Prix de Grande-Bretagne : [if !supportLineBreakNewLine]-- [endif]--

1. Hamilton (Ang, McLaren)

2. Heidfeld (All, BMW-Sauber) +1'08''500 3. Barrichello (Bre, Honda) +1'22''200 4. Raikkonen (Fin, Ferrari) + 1 tour 5. Kovalainen (Fin, McLaren) + 1 tour 6. Alonso (Esp, Renault) + 1 tour 7. Trulli (Ita, Toyota) + 1 tour 8. Nakajima (Jap, Williams) + 1 tour 9. Rosberg (All, Williams) + 1tour 10. Webber (Aus, Red Bull) +1 tour 11. Bourdais (Fra, Toro Rosso) + 1 tour 12. Glock (All, Toyota) +1 tour 13. Massa (Bre, Ferrari) +2 tours

Classement general provisoire des pilotes.

1. MASSA: 48 (Bre, Ferrari)

1. Raikkonen: 48 (Fin, Ferrari)

1. Hamilton: 48 (Ang, McLAren)

4. Kubica: 46 (Pol, BMW)

5. Heidfeld: 36 (Fin, BMW)

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17. Bourdais: 2 (Fra, Toro Rosso)