Voilà ce que c'est de me replonger dans jesus and mary chain, ça fait 30 fois que je m'écoute psychocandy et darklands et c'est reparti pour Cherry came too...
When she walks towards me i feel something crawl beneath my skin...
Impossible de bosser sur du ninja tunes là j'ai envie de balancer mon fichier à la trash et de secouer mon client : MAIS NAN ! ON VA FAIRE DU ROCK !!!
Par contre il y a vraiment beaucoup de jeunes gens qui endossent la défroque du rock, qui deviennent des caricatures d'eux mêmes, qui ont besoin de dire fort, de raconter ce que nous devons voir d'eux.
Typiquement celui qui vous parle de manière compliquée : vous ne devez pas comprendre, c'est l'essentiel !
Et je n'arrive plus à me sentir touchée. Je sens toujours ce rire monter, un sourire commencer à remonter inexorablement vers ma bouche. Quand j'avais 20 ans j'essayais désespérement de comprendre de chercher des raisons, de correspondre à ce que l'autre voulait, de faire la bonne remarque.
Un jour il n'y a pas si longtemps je me suis levée libre, libre de ne pas mimer une parade sexuelle et de rire fort pour me faire remarquer, libre de ne plus faire le sapin de noël et clignoter des guirlandes pour qu'on me remarque ; libre d'être là pour rien et de dire non même au mec qui fait ramper l'électricité sous ma peau.
Libre de partir trop tôt parce que ce soir là je n'ai pas envie qu'il m'embrasse, j'ai juste envie de parler avec lui.
Libre de ne pas être un trophée de plus.
Lui dire non parce que je n'ai plus besoin d'abîmer cette liberté, parce que le hasard reviendra, parce que je veux rentrer cette fois-ci sans être déçue.
Et aussi parce que confusément je sens que malgré toute cette électricité qui secoue l'air ce n'est pas le moment pour moi.
Que ces trois dernières années m'ont tellement engloutie dans la tristesse et la fatigue que la seule sensation de retrouver la légèreté et le rire que j'avais avant ça est suffisante.
Je te plais ? Hé bien c'est assez.
Assez pour m'avoir redonné envie de sortir boire fumer danser rire taquiner esquisser un échange ; rendu l'éclat de mes yeux et la nervosité de mes jambes, l'envie de jouer. Sans plus.
Surtout pour l'instant rien d'autre et si je revois la crise de panique à laquelle j'ai cédé il y a quelques semaines c'était cette sensation d'être allée au delà du jeu d'un soir et de vouloir rétrograder à toute allure, de repousser coûte que coûte la possibilité d'une rencontre.
La possibilité de sérieux, d'intensité, de perdre encore une fois ce qui vient de renaître.
Être avec des gens que j'aime bien et laisser leur familiarité et leurs rire me protéger.
Vendredi j'étais à une fête plutôt cool après solidays et j'ai eu le fou rire de la semaine avec un mec qui ressemblait à un héros de Sous le soleil et qui est venu dix fois me baratiner... à la fin ce fut l'ultimatum : si ta note pour la soirée est au dessus de 9 je suis obligé de te demander ton numéro... Ah ben je crois que c'est 7 alors... pareil pour toi le mec qui m'ouvrait mes bières et qui essayait d'engager la conversation avec fougue.
Sinon c'est bizarre hier j'ai parlé de sapin de noël ici pour dire à quel point c'était pas mon truc les filles qui s'autodécorent pour plaire ; d'ailleurs plaire ça ne me parle pas non plus... enfin là n'est pas la question. J'ai l'impression qu'il y a un écho car on m'a renvoyé ma phrase par email aujourd'hui.
Déjà vu.
Et vous ? la parade du printemps vous cédez ou vous refusez ?