Lâcher prise, c’est accepter ses limites (2)

Publié le 07 juin 2018 par Eric Acouphene

Ici et maintenant, il m’appartient de poser un acte, de proposer quelque chose... dont la vie disposera ?

Ainsi je garde toute mon énergie pour agir, plutôt que de la gaspiller. En renonçant à contrôler l’avenir, j’obtiens souvent de meilleurs résultats ici et maintenant. En vérité, notre seul pouvoir, notre seule responsabilité réelle, s’exerce dans l’instant présent, lequel, bien sûr, prépare les instants futurs mais sans que nous puissions obtenir de garanties quant à l’avenir, y compris la seconde suivante. "La vie, c’est ce qui vous arrive pendant que vous êtes en train de faire d’autres projets", a dit John Lennon. Lâcher prise, c’est aussi cesser d’aborder l’existence avec une mentalité d’"assuré tous risques". Quelle que puisse être la prétention du moi à contrôler l’avenir, la vie n’est pas une mutuelle et n’offre aucune garantie.

Une pratique assidue du lâcher-prise soulage d’un grand poids ?

Elle nous affranchit du complexe d’Atlas portant le monde sur ses épaules. Elle fait coïncider le plus profond détachement avec le plus authentique sentiment de responsabilité envers soi-même et les autres. Elle est aussi le fondement de la vraie confiance en soi. Tant que je me crois séparé et m’attribue un pouvoir sur ce qui est, je ne peux que me surestimer ou me sous-estimer. Dès l’instant où le moi est remis à sa place, il est reconnu pour exactement ce qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses, ses limites naturelles totalement acceptées. Représentons-nous un instant notre rôle de parent, de citoyen, de conjoint ou encore l’exercice de notre activité professionnelle envisagés sous cet angle… Mais cette attitude, en elle-même simple, est difficile à pratiquer. Elle va à l’encontre de nos conditionnements les plus ancrés. Toute la sagesse pratique du lâcher-prise se trouve sans doute synthétisée dans la magnifique prière des Alcooliques anonymes : "Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse d’en voir la différence."
Techniques pour lâcher prise :

Lâcher prise sur une rancœur, une peur, une émotion négative, revient souvent à détourner son regard de la difficulté… sans pour autant la fuir. Quelques pistes pour y parvenir :
=> Se centrer sur sa respiration quand l’obsession du problème réapparaît : imaginer qu’à chaque expiration on repousse la colère, la tristesse, les sentiments négatifs ; et qu’à chaque inspiration on inhale la confiance, la joie, la gratitude.
=> En relaxation, visualiser des horizons, des paysages ouverts. Se mettre en scène en se voyant libéré du problème.
=> Créer des rites pour se séparer symboliquement de ce qui nous fait mal: écrire une lettre de ressentiment puis la jeter au feu, organiser avec soin une véritable «cérémonie de divorce », déclarer à haute voix, devant un entourage choisi, sa volonté de se libérer de ses émotions négatives…

extrait de Psychologies magazine
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