Jon Hopkins ‘ Singularity

Publié le 06 juin 2018 par Heepro Music @heepro

Le premier extrait sorti quelques semaines avant l’album était à la première écoute une petite déception pour moi : j’avais l’impression de me retrouver dans l’ambiance d’Immunity, cinq ans en arrière.

Certes, « Emerald rush » ne dépareille pas du tout par rapport à l’univers créé par Jon Hopkins, en particulier sur ses deux derniers albums solos, et c’est donc une bonne chanson. Cependant, les écoutes répétées m’auront montré que j’avais finalement tort : le single « Emerald rush » était bel et bien annonciateur non d’un changement mais d’une évolution chez l’Anglais.

Cette chanson est tout simplement magnifique ! Ainsi, sans bouleverser son style, il enfonce littéralement le clou en à peine plus de cinq minutes. L’intensité des émotions ressenties devient de plus en plus grandes au fil des écoutes. La voix de Lisa Elle, l’aide de Clark à la programmation des percussions ainsi que le piano de Cherif Hashizume font de ce titre une tuerie monumentale.

Dès lors, qu’en est-il de l’ensemble de Singularity, une fois remis de la gifle reçue? J’avoue que j’étais particulièrement avide face à une nouvelle œuvre de l’Anglais, qui m’a autant touché avec son dernier album que le précédent (Insides, sorti en 2009) ou lors de sa collaboration avec King Creosote (Diamond Mine, leur mini-album de 2012). Si l’EP Asleep Versions fut en 2014 une sorte d’épilogue splendide à l’album dont il était né, l’attente aura été plutôt longue.

À l’instar du single, l’album est immédiatement très familier, trop peut-être. Il faut donc oublier que l’on écoute un nouvel album si ce que l’on souhaite est de la nouveauté. Jon Hopkins fait certes du Jon Hopkins et pourtant il propose neuf nouvelles compositions qui ne ressemblent à rien de ce qu’il a déjà fait auparavant et dont le meilleur qualificatif serait selon moi humility.

Par exemple, la participation des artistes Leo Abrahams, Terry Edwards, Olivia Chaney et du chœur London Voices sur « Feel first life » étend la palette des sensations et des sentiments dans l’univers plus céleste que jamais de l’Anglais, cette chanson formant un véritable virage au sein de l’œuvre.

Dans le même temps, on retrouve deux pièces de piano en fin de disque, « Echo dissolve » et « Recovery », et il ne serait pas étonnant de vouloir rêver à un album uniquement au piano, peut-être un jour, de la part de Jon Hopkins, tant cet instrument semble le définir parfaitement.

Singularity s’imposera finalement petit à petit, tout comme ses deux albums précédents. Nulle doute que je ne réaliserai dès lors que dans quelques temps la valeur de ce nouvel opus. En attendant, je vais le réécouter de suite…

(in heepro.wordpress.com, le 06/06/2018)

_

Voir aussi :

Publicités