Je viens de prendre une claque titanesque.
Oh, Billy, tu n’es tellement, mais alors tellement pas prêt pour Infinity War. Arrête de lire. Tu lèves tes fesses de ton fauteuil, tu attrapes 7, 8, 10 ou 15€ pour te payer ta place de cinéma et tu vas me voir ce film. Sur le champ.
AVENGERS : INFINITY WAR
Réalisateurs : Anthony et Joe Russo
Acteurs principaux : Tous
Date de sortie : 25 avril 2018 (France)
Pays : États-Unis
Budget : Non dévoilé – Selon les rumeurs : 1 milliard $ avec Avengers 4
Box-office : (En cours)
Durée : 2h29
UN FILM POUR LES GOUVERNER TOUS
Autant te prévenir tout de suite Billy, il y aura des spoilers à la fin de cette critique. Mais réjouis-toi, comme dirait Ebony Maw, car j’ai tout prévu ! Cet article se divise en deux parties (au lieu des trois habituelles), la première totalement sécurite, où je ne rentrerai dans aucun détail et donnerai simplement un avis subjectif certes, mais dénué de toute mention particulière pour ne rien spoiler, par contre la seconde sera bourrée de spoilers et ça va être très sale, donc je conseille si tu n’as pas encore vu Infinity War de t’arrêter après le gif et de passer au Mot de la Fin directement. Mais bon après, tu fais comme tu veux…
Je vais être dithyrambique. Mais comment ne pas l’être ? C’est pas moi qui le dit, c’est le monde entier : 93% d’avis favorables pour le public sur Rotten Tomatoes avec une note jamais égalée chez Marvel de 9,2 sur 10, et une note de 7,7 sur Sens Critique, la plus haute pour la franchise ! Et ce ne sont que deux petits exemples parmi des centaines. Avengers : Infinity War est une époustouflante tuerie. Dans tous les sens du terme, d’ailleurs, et les 18 films de Marvel qui l’ont précédé n’étaient que de vulgaires bandes-annonces par rapport à cet opus.
18 films. Ah ouais quand même. Effectivement, l’univers Marvel est consistant, comme j’ai déjà pu l’évoquer dimanche dernier avec Thor : Ragnarok ou encore mercredi avec Les Gardiens de la Galaxie vol. 2. Et force est de constater que rien, mais alors rien n’a été laissé au hasard depuis 10 ans et le tout premier Iron Man en 2008. Tous les films ont mené vers ce troisième Avengers, et son méchant ultime : Thanos. Thanos qu’on nous annonçait depuis 10 ans, déjà ! Qui envoyait les Chitauris sur New York dans Avengers en 2012 ? Thanos ! Qui envoyait Ronan l’Accusateur chercher la Pierre d’Infinité du Pouvoir dans Les Gardiens de la Galaxie en 2014 ? Thanos ! Et enfin, qui en 2015 après le générique d’Avengers : L’Ère d’Ultron, récupérait son Gant et déclarait « Très bien. Je vais m’en occuper moi-même. » ? Thanos. Et en effet, il va s’en occuper lui-même. Car tel est l’histoire principale du film : Thanos, le méchant suprême de l’Univers Cinématographique Marvel (MCU) part à la quête des six Pierres d’Infinités, des artefacts antédiluviens dont le pouvoir est incommensurable. S’il réussissait à réunir les six Pierres, il pourrait détruire l’univers d’un claquement de doigts. Rien que ça.
En fait dans Infinity War, tout est supérieur à ce qui a été fait avant. La menace, déjà, qui prend des proportions universelles. La réalisation des frères Russo, qui étaient déjà en charge des deux derniers Captain America – pour moi les meilleurs films du MCU, dantesque. Les effets spéciaux absolument ahurissants. Les rumeurs évoquent un budget de un milliard de dollars pour ce film et sa suite qui sort l’an prochain. UN MILLIARD. Et quand on voit le film, on comprend où ils ont pu passer. Des décors incroyables, une CGI à tomber par terre… Tout dans ce film est une claque. Dans le bon sens du terme. Le nombre de héros réunis aussi, inénarrable. Et puis il y a Thanos, le plus grand méchant que Marvel ait jamais connu. Contrairement aux méchants des 18 films précédents, qui n’étaient que des sous-fifres qui apparaissaient le temps d’un film et mourraient tous à la fin, Thanos est LE bad-guy. Principalement parce qu’il n’est pas méchant pour le plaisir d’être méchant. D’aucuns argueront même qu’il n’est pas méchant – la volonté de destruction de l’univers mise à part. C’est un personnage profond et intéressant, et impressionnant.
Mais qu’est ce qui n’est pas impressionnant dans ce troisième Avengers ? Je te le demande, Billy ! Car moi, je ne trouve rien. Chaque entrée de personnage est épique à souhait. Les batailles sont dignes du Seigneur des Anneaux, mais en plus il y a des explosions. Et la musique, mon Dieu, la musique ! À chaque fois que retentissait le thème des Avengers, je manquais l’orgasme.
Et tout ceci, dès la scène d’introduction. Il y a tout dans cette scène. Entrées de personnages fracassantes. Effets spéciaux qui laissent bouche bée. Bataille épique. Un peu d’humour, mais toujours juste et bien dosé. De l’émotion, aussi, beaucoup d’émotion. Des Pierres d’Infinité. Thanos. Et des morts. Car oui, c’est bien là le grand mérite d’Infinity War : tout peut arriver. C’est – presque – le dernier Marvel. Jusqu’ici, tous les héros étaient à l’abri car tout le monde les attendait pour ce film. Mais ça y est, Billy, on y est arrivé. Cette fois ci, la guerre a commencé. Et plus personne, je dis bien personne, n’est à l’abri. Comme c’est l’ultime Marvel, tout le monde peut mourir à chaque instant, et crois-moi, chaque scène de bataille en devient extrêmement tendue. Il y a de l’enjeu cette fois. Et quand arrive l’écran-titre et que la musique retentit, c’est tout simplement jouissif.
Avengers : Infinity War est la plus grande réunion de superhéros de tous les temps. Un film préparé depuis 10 ans. Et il ne déçoit jamais. On pourrait même le qualifier de meilleur film de superhéros de tous les temps.
Attention, ça spoile à partir de maintenant. Je l’ai rappelé dans le titre de la partie aussi, au cas où ce ne serait pas assez clair. Nan mais vraiment.
ET APRÈS ? (ATTENTION SPOILERS) (NAN MAIS VRAIMENT)
Je vais vraiment beaucoup spoiler, j’espère que si tu lis ceci c’est que tu as vu le film Billy.
Bon. Alors. Nous sommes en deuil. Loki. Heimdall. Gamora. Vision. La Sorcière Rouge. Bucky Barnes. Starlord. Groot. Drax. Mantis. Le Faucon. Docteur Strange. Maria Hill. Nick Fury. Et même Spiderman et Black Panther. Ça fait très, très mal. Et c’est du génie.
Infinity War a tous les pouvoirs, et les réalisateurs et producteurs en ont bien conscience. N’importe qui pouvait disparaître. Thanos lui-même manque de mourir à trois reprises, poignardé ou éventré par Stormbreaker. Tony Stark est transpercé par une lame, mais survit. Corvus Glaive, un des enfants de Thanos, est prétendu mort pendant un instant pour mieux s’infiltrer au Wakanda. Tout le monde joue avec la mort dans ce film. Mais le twist le plus couillu du MCU, et peut-être même de l’histoire du cinéma, c’est de faire mourir tout le monde. Enfin pas tout le monde, seulement 4 milliards de personnes rien que sur Terre, mais tu me comprends. Bien sûr, la probabilité que le plan de Thanos marche était infime, mais existait. Mais je n’aurais jamais cru que Marvel oserait le mettre à exécution, et surtout pas dès le premier final sachant qu’il reste encore un Avengers en 2019. C’est pour ça que la fin nous laisse complétement hagards. On est sur le cul. Il n’y a pas d’autre façon de le dire. D’un claquement de doigts, littéral, on vient d’anéantir nos héros préférés. Notre enfance. 10 ans de cinéma. Et ça, c’est vraiment incroyable. Ils l’ont fait. À la fin de la séance, je ne pouvais m’empêcher de crier intérieurement « OUIIIIII ! OUIIIIIIIIIIIIIIIIII ! OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! » devant le courage d’un tel dénouement. En moins de cinq minutes, tout le monde est mort. Et toi tu restes là, dans ton fauteuil de cinéma, en larmes et la bouche grande ouverte sans comprendre ce qui vient de te tomber dessus.
Mais quand on finit notre deuil, arrivent les grandes questions. Et après ? Les deux prochains films de Marvel qui s’intercalent entre Infinity War et sa suite sont Ant-Man et la Guêpe qui se passe juste après Civil War et Captain Marvel qui se déroulera dans les années 1990. Captain Marvel à qui justement Nick Fury envoie un message dans la scène post-générique d’Infinity War. Et qu’attendre d’elle alors ? (Oui parce que au passage, Captain Marvel est une femme au cas où tu ne le saurais pas Billy.) La conclusion logique voudrait qu’elle vienne changer le cours du temps, vaincre Thanos et ressusciter tout le monde. Après tout, Docteur Strange déclare bien avoir vu tous les futurs alternatifs, un seul d’entre eux se terminant bien, et dit à Iron Man avant de mourir : « Il le fallait. » Il le fallait. Il le fallait. Donc, il a un plan. Le seul futur qui marche. Et c’est ce à quoi on doit s’attendre pour Avengers 4.
Maintenant que dire des morts de ce film alors ? J’aimerais que tout le monde soit vraiment décédé. Je l’espère du fond du cœur. Pas parce que je suis un immonde sadique – encore que… – mais parce que si tous ceux qui disparaissent à la fin ressuscitent, Infinity War n’aura à postériori plus aucun impact puisque tout finira bien. Il a fallu une prise de risques énorme pour valider cette scène finale, et je pense que faire revenir tout le monde serait un immense gâchis en contraste avec la perfection de ce film. Surtout que ce serait extrêmement couillu de tuer Spiderman et Black Panther, deux héros préférés des fans dont les films étaient des succès incontestés. Au pic de leur gloire, à peine après être arrivés, bam, morts. Mais bon, il ne faut pas oublier qu’on a déjà eu des annonces pour Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 et Black Panther 2, entre autres. Je vois mal comment faire des films sans les héros. Sauf si c’est de la communication mensongère pour garder le suspense. Qui sait ?
Mais même si le génocide final est annulé, il y aura toujours eu des morts. Loki, Heimdall et la moitié d’Asgard, avec possiblement Korg et Valkyrie. Vision. La planète Xandar et sa dirigeante jouée par Glenn Close. Les quatre enfants de Thanos, dont l’incroyable Ebony Maw, prêtre maléfique du titan fou. Le Collectionneur, même si tout le monde s’en fiche. Et bien sûr, la scène la plus magistrale du film, les larmes de Thanos : la mort de Gamora. Tout dans cette scène nous prend les tripes. Les visuels, la musique, la performance incroyable de Josh Brolin alors qu’il joue en motion-capture ! Gamora s’offre la plus belle mais la plus tragique des morts de toute la franchise. J’en suis encore ému.
Et bien sûr dans cette scène aussi, il y a le grand retour de Crâne Rouge, le méchant de Captain America, que l’on avait pas vu depuis 2009. Ce qui m’amène à évoquer les excellents caméos (apparitions furtives de personnages) de ce film. Crâne Rouge d’abord, inattendu mais excellent. Stan Lee, comme à son habitude, en chauffeur de bus décontracté. Et après le générique, on retrouve enfin Nick Fury. Et il meurt. C’est symbolique, car c’est lui qui réunit tous les héros ensemble. C’est lui qui, dès 2008 à la fin d’Iron Man, ouvrait le MCU. Et quoi de plus poétique donc, que à l’aube de la fin de la troisième phase de Marvel, ce soit sa mort qui le clôture ?
Infinity War n’est pas uniquement le Marvel ultime. C’est l’ultime Marvel. Et plus rien ne sera jamais comme avant.
LE MOT DE LA FIN
Je suis avare en 10/10. Seuls mes quelques films préférés ont l’honneur de recevoir une telle note. Mais quand Infinity War nous offre du grand spectacle à tous les niveaux possibles et imaginables, comment pourrait-il en être autrement ?
Note : 10 / 10
« BRUCE BANNER – Thanos arrive… »
— Arthur