Avec Oscar Wilde, je renverse la mimèsis aristotélicienne et je dis : la vie imite l’art.
Hier soir, au Palais Garnier, en assistant à la représentation de La Dame
aux camélias de John Neumeier (superbe ballet), je me suis dit que tout
artiste (qu’il soit comédien, danseur, auteur, etc.) ne vit réellement que dans
son art et, sorti de cette bulle, il est comme atrophié dans son essence,
amputé de sa part transcendante. Tel L’Albatros de Baudelaire, il est
la résultante d’un rapport au monde maladroit et inadapté. Il ne peut alors que
jouer au mieux le rôle qu’il a laissé sur scène ou sur une page tachée d’encre,
n’être que le reflet de son art dans le miroir de la réalité.