Après l’introductif « First light », je me sens immédiatement à l’aise, dans une ambiance résolument familière : s’agit-il d’une simple évidence ou est-ce un hommage ? Impossible en tout cas de ne pas entendre un écho très proche entre « Stereo L » et Plastikman époque Sheet One / Musik (soit il y a plus de vingt ans), de même pour « Slow fade ». Plus loin, « Diminuendo » me rappellera carrément le second versant de Plastikman, bien plus noir, des albums Consumed et en particulier Closer.
Derrière, « Projector » enfonce tout de suite le clou, dans une résonance autre : nul doute que Daniel Avery connaît ses classiques, mais surtout, il les a parfaitement intégrer au point de nous faire très vite oublier de qui il est question. Le son est lourd, le rythme accéléré et contenu à la fois. Tout simplement énorme !
Il y a aussi des moments plutôt contemplatifs, à l’instar des brefs « TBW17 » et « Embers » par exemple. À l’inverse, « Citizen // Nowhere » me fait inexorablement penser à des figures monumentales de l’écurie Warp (Aphex Twin, Boards Of Canada, Autechre), là où « Slow fade » (sorti peu de temps avant l’album au sein d’un EP éponyme de 4 titres ; de même pour « Projector » il y a peu) ressemble magnifiquement à ce qu’aurait pu donner un morceau intermédiaire entre Selected Ambient Works 85-92 et son successeur Selected Ambient Works Vol.2, « Glitter » prolongeant même cet univers quasi-léthargique.
Le final est assez extatique, même si tout en réserve, à l’image d’un album qui prend son temps mais ne dure finalement qu’à peine plus d’une heure. En somme, Song For Alpha est pour moi un très beau réconfort.
(in heepro.wordpress.com, le 05/06/2018)
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