Yvett Rotscheid met en scène des groupes de personnes semblant attendre ici, s’impatienter là, être étonnées, implorer, passer d’un lieu à un autre peut-être pour découvrir le lieu voisin ou seulement fuir celui qu’elles quittent. On se dit qu’on va les suivre, comme on va de village en village, et me voici sur la passerelle. Des ombres se dessinent sur les murs, dans la lumière parcimonieuse. Le fait d’être descendu au sous-sol du bâtiment de l’exposition renforce le sentiment du secret, de la quête. Ici, la terre rouge s’est effondrée. Là, les visages sont tournés vers le sommet d’un arbre. Qu’attendent-ils ? Y a-t-il encore quelque chose à attendre ? Est-ce la fin de la nature ? Ou bien celle-ci résiste-t-elle encore ? Et tout là-haut, sur une plateforme inaccessible, d’autres êtres semblent s’amuser de ce qu’ils observent en-dessous d’eux ; quelques-uns, en dessous, leur jettent des regards implorants ou envieux ; sont-ils une caste supérieure ? des dieux d’un nouvel Olympe ? Le spectateur est pris dans ces connections de chemins. L’installation à la MACParis fait déboucher une des passerelles vers une vidéo d’Aliénor Vallet, comme si un des personnages s’était échappé vers cette image bi-dimensionnelle animée. On s’en revient pourtant vers les arbres.
J'ai vu ces oeuvres à la MACParis de mai 2018.