Couronné du prix d’interprétation féminine à Cannes (2017) et du Golden Globes du meilleur film en langue étrangère (2018), In the Fade (Aus dem Nichts) est un long-métrage qui a la particularité de ne pas laisser indifférent.
Par son sujet douloureux et son traitement engagé, le film suscite en effet de vives réactions à l’issue de son visionnage. Des réactions tantôt positives, tantôt négatives, qui témoignent extrêmement bien des débats, mais aussi des dialogues, qui peuvent naître de pareilles thématiques. Par cette invitation au dialogue, la dernière réalisation de Fatih Akin mérite indéniablement le coup d’œil. Néanmoins, l’œuvre vaut surtout pour le fabuleux portrait de femme qu’elle dresse. Au cœur de cette histoire tragique se débat effectivement une mère/épouse en deuil, accablée par le chagrin et rongée par le besoin de justice. Touchante par sa détresse, sa vulnérabilité et sa détermination, la jeune femme demeure en équilibre précaire durant toute la durée du récit. Un état d’esprit complexe brillamment exprimé par l’interprétation tout en sensibilité de Diane Kruger. Éblouissante dans ce qui est certainement son plus beau rôle à ce jour, l’actrice allemande délivre une performance d’une puissance rare. Le genre de performance à vous prendre aux tripes dès les premières minutes pour ne plus vous lâcher. Si l’ensemble des choix du personnage ne peuvent légitimement pas récolter une totale adhésion, tous sont en revanche rendus compréhensibles et cohérents par la superbe prestation de la comédienne.
Emmené par une Diane Kruger en état de grâce, In the Fade s’avère donc être un drame tout à la fois poignant, bouleversant et éprouvant. A travers le parcours tourmenté d’une mère/épouse en deuil, le film dresse un portrait de femme absolument mémorable. Le genre de portrait qui laisse difficilement indemne, et dont la puissance émotionnelle atténue incontestablement les quelques faiblesses qui le composent.