Le plus bel endroit pour attendre la fin du monde ?
Pour la première fois depuis 1919, l’Italie perd de la population. En 1946, les Italiennes donnaient le jour à trois enfants. L'an dernier, la moyenne est tombée à 1,34 enfant. Près d'un Italien sur quatre a plus de 65 ans et l'âge moyen dépasse désormais 45 ans.La péninsule était déjà le pays le plus vieux d’Europe. Elle perd désormais 400 habitants par jour. Chaque année l’équivalent de villes comme Nîmes ou Caen qui disparait. Ce qui a évidemment des conséquences économiques. Ces vingt dernières années, l'Italie a perdu un travailleur sur trois âgé de 25 à 34 ans.Et la crise entraînant la crise, les jeunes diplômés s’en vont… Jusque-là, l’immigration pouvait compenser le déficit de naissances. Mais c’est terminé et depuis 3 ans, plus de 250 000 étrangers ont ainsi quitté le pays. Les images de bateaux de migrants débarquant à Lampedusa ne correspondent pas à la réalité de l’immigration. C’est vers l’Europe du Nord que veulent aller les migrants. Malgré cette bombe démographique qui fait plus de morts que l’éruption du Vésuve à Pompéi, les électeurs italiens ont voté pour des partis, dont l’un, la Ligue, affirme vouloir expulser 500 000 immigrés, et l’autre, le Mouvement 5 étoiles, annonce qu’il va baisser l’âge du départ à la retraite. Paroles, paroles, paroles. Au rythme actuel, les italiens vont peut-être se retrouver entre eux, mais tout vieux, sans plus personne pour payer leurs retraites, ni pour les torcher et les aider à manger leurs compotes. Vieillissante, peut-être mourante, et en même temps… l’Italie reste, comme Fellini le faisait dire à un de ses acteurs dans Roma à propos dela ville éternelle: « L’endroit rêvé pour attendre la fin du monde ».