Voici donc Tranquility Base Hotel + Casino, le sixième album studio des quatre Arctic Monkeys, groupe qui fait évidemment partie des grands noms de la musique d’aujourd’hui. Dès lors, il semblera judicieux de ne pas vouloir revenir sur leur discographie, afin d’éviter tout jugement comparatif hâtif et subjectif.
On nous l’a dit en préambule, et c’est l’un des points de reproches de certains : Alex Turner aurait pu et même dû faire un album solo avec les chansons qui, au final, ont été enregistrées par le groupe anglais au complet, à nouveau avec l’aide James Ford (dont le groupe Simian Mobile Disco vient, lui aussi, de sortir un incroyable nouvel album).
En effet, si l’on perçoit tout de suite les influences plus notables que jamais des grandes voix britanniques (David Bowie, Jarvis Cocker…), on entend également – surtout nous, de ce côté-ci de la Manche – celles de grands chanteurs français (Serge Gainsbourg ou Françoise Hardy, entre autres), le tout dans une ambiance très 70’s.
Sur le premier morceau « Star treatment », il semble évident que le groupe se moque, d’avance, du qu’en dira-t-on… Dès lors, les Arctic Monkeys se lâchent complètement dans leur nouvel univers et enfonce le clou sur chacune des dix chansons qui suivent.
Si le piano est le cœur de l’œuvre – avec la voix de Turner, donc –, guitares électrique et basse (« One point perspective », « Four ou of five », « She looks like fun ») et batterie (« American sports », « Batphone ») ne sont pas en reste.
L’éponyme « Tranquility base hotel + casino » s’impose comme un coup de pied dans la fourmilière : Alex Turner est bien un crooner en devenir… ou l’est-il finalement déjà ?
Vous aviez un doute quand je mentionnais la chanson française parmi les influences de l’album ? Alors « Golden trunks » ou « Science fiction » viennent pour définitivement vous le démontrer, cela sans aucune hésitation possible !
Le final « The ultracheese » se tourne quant à lui du côté des musiques américaines, comme pour nous dire : vous voyez, on a fait ce qu’on voulait, on l’a fait à 100% et on se fiche royalement de ce que vous en pensez »… Et puis, ne s’agirait-il pas d’une référence à peine voilée à la France ?
Déjà, j’apprécie beaucoup cet album, j’adore la démarche, et je crois que je ne risque pas de décrocher si facilement de ce déroutant Tranquility Base Hotel + Casino qui se détache absolument de tout ce qui peut se faire en ce moment, et affirme, s’il en était besoin, pourquoi les Arctic Monkeys sont devenus l’un des plus grands groupes du monde en à peine plus d’une décennie.
(in heepro.wordpress.com, le 28/05/2018)
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