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" En catimini, à 2h00 du matin mardi 29 mai, une poignée de députés a rejeté l'interdiction du glyphosate, herbicide pourtant classé "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la santé. Le peu de transparence entourant ce vote a permis à 63 députés (sur 577) de décider de ce qui est bon (et surtout mauvais !) pour 66 millions de Français ", écrit Agir pour l'environnement dans un communiqué. L'ONG met à disposition la liste des députés ayant voté contre cette interdiction et propose de les interpeller sur le site trombi-glyphosate.agirpourlenvironnement.org.
Le glyphosate est un herbicide très utilisé notamment dans le RoundUp de Monsanto. Il est épandu sur des millions d'hectares dans le monde, sur les cultures OGM et non OGM. Des résidus sont fréquemment retrouvés dans les aliments et dans l'eau de consommation. (lire l'article : Santé : tous contaminés au glyphosate, herbicide le plus vendu au monde)
" Si on ne se fixe pas ces points d'étape, je sais très, très bien qu'il ne se passera rien "
Près de 200 000 personnes avaient signé en quelques jours une pétition pour demander " que le principe de précaution soit respecté et que la France sorte effectivement du glyphosate dès que possible, avec un plan d'accompagnement adapté pour les agriculteurs et une inscription dans la loi ", rappelle Générations Futures. Elles n'ont pas été entendues.
Un amendement de plusieurs députés porté par Matthieu Lorphelin, qui prévoyait l'interdiction du glyphosate à compter du 1er juillet 2021 sans dérogation, a été rejeté. Il a été examiné au milieu de la nuit alors que peu de parlementaires étaient encore présents.
Lors des débats en commission, le gouvernement avait donné un avis défavorable à l'amendement rejeté. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a déclaré qu'il n'est pas nécessaire d'inscrire l'amendement dans la loi. Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, le soutenait au contraire. " Si on ne se fixe pas ces points d'étape, je sais très, très bien qu'il ne se passera rien ", a-t-il déclaré le 18 mai sur BFM TV.
Lors d'une conférence de presse mardi 29 mai à Bastia, le ministre de la Transition écologique a reconnu être "déçu" du rejet des amendements qui visaient à graver dans la loi la sortie du glyphosate en 2021, estimant néanmoins - et contredisant quelque peu ses propos quelques jours plus tôt sur BFM - que cet "objectif" n'est "pas remis en cause, ni par le Premier ministre, ni par le président, ni même par Stéphane Travert". "Ce qui compte, c'est que cette politique soit réalisée", a-t-il précisé, annonçant "lancer un plan d'action pour expertiser toutes les alternatives qui existent au glyphosate". "Il sera toujours temps de revenir à la loi", a-t-il fait valoir. Le fait est que le refus d'inscrire dans la loi l'interdiction de l'herbicide est un cinglant camouflet pour le numéro 2 du gouvernement. "Nicolas Hulot est-il encore utile dans ce gouvernement ?" s'interroge même le Nouvel Obs.
L'interdiction du glyphosate, à laquelle s'était engagé le Président, reste ainsi aujourd'hui en suspens aux dépends de la santé des citoyens.
Zoé Fauré