Les Cosaques

Publié le 31 mai 2018 par Christophefaurie
Vous rêvez de dépaysement ? Mieux que le Costa Rica ou Manille, trois mois dans un village cosaque. J'ai cru y être. Il y a le peuple, qui vit heureux dans la nature et l'instant. Et deux jeunes officiers, grands seigneurs immensément riches. L'un est le double de Tolstoï. Il est aux prises avec sa conscience. Il vit une crise existentielle. Il cherche dans sa raison une solution absolue et mathématique à la question du bonheur, universel. C'est un Bobo. Il est malheureux et on ne l'aime pas. L'autre n'a aucun complexe. Il est ce qu'il est. Il joue avec le peuple, et le peuple l'adore. Mme Clinton et Mr Trump, dirait-on peut-être aujourd'hui.
Quel talent ce Tolstoï. J'en étais écrasé, et déprimé, quoi que je n'écrive pas. Or, en lisant la notice du livre, court et alerte, j'ai vu qu'il lui avait demandé neuf ans de travail. Et que ce n'était que le hasard d'une dette de jeu qui l'avait sorti d'un mélodrame invraisemblablement compliqué, en trois volumes ! Un paradoxe qui aurait dû éclairer Tolstoï ?